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Fukushima: des tonnes d'eau radioactive à la mer

Les actions du groupe Tepco, qui exploitait la centrale nucléaire de Fukushima, ont connu une forte hausse après l'échec des anti-nucléaires aux élections japonaises.
L'eau qui va être déversée dans la mer est environ 100 fois plus radioactive que les seuils autorisés.
L'opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima a commencé lundi à rejeter 11'500 tonnes d'eau faiblement radioactive dans l'océan afin de permettre la réparation des circuits de refroidissement des réacteurs et éviter une catastrophe pire que Tchernobyl.

Suite au raz-de-marée du 11 mars, le système d'alimentation électrique des six réacteurs de la centrale de Fukushima est tombé en panne, stoppant net les pompes de refroidissement du combustible nucléaire. Quatre réacteurs ont alors commencé à chauffer dangereusement, provoquant des explosions et des dégagements de fumée radioactives.

Après avoir déversé des dizaines de milliers de tonnes d'eau sur les installations jour et nuit, les ouvriers, pompiers et soldats sont parvenus à empêcher les barres de combustible d'entrer en fusion et éviter une catastrophe nucléaire beaucoup plus grave que celle de Tchernobyl en 1986.

Conséquence du "lessivage"

Mais ce "lessivage" a provoqué d'énormes inondations dans les bâtiments et les galeries souterraines, qui sont envahis par des milliers de tonnes d'eau radioactive, ce qui entrave les travaux de remise en état du réseau électrique et des circuits de refroidissement. Le porte-parole du propriétaire de la centrale, Tokyo Electric Power (Tepco), a rappelé que de l'eau hautement contaminée s'était accumulée dans les salles des machines, en particulier dans celle du réacteur 2, avec un taux de radioactivité supérieur à 1.000 millisieverts par heure, ce qui empêche toute activité humaine.

"Il est nécessaire de la transvaser dans des réservoirs prévus pour le traitement des déchets. Mais ils sont actuellement remplis de 10'000 tonnes d'eau faiblement radioactive. Il faut rejeter cette eau afin de faire de la place", a-t-il expliqué. Le représentant de Tepco a affirmé que ces rejets, prévus de s'étaler sur cinq jours, n'auraient pas de conséquence sur la santé.

Risques sanitaires jugés minimes

Une partie de l'eau contaminée provenant du réacteur 2 s'écoule dans l'océan par une brèche de 20 cm découverte dans une fosse surplombant la mer. Deux tentatives de colmatage à l'aide de ciment, puis d'un mélange de polymères, de papier journal et de sciure, ont déjà échoué. Lundi, les ouvriers ont décidé d'injecter du colorant blanc dans les nappes d'eau en amont afin de voir d'où provient cet écoulement.

Greenpeace a jugé lundi "parcellaires et contradictoires" les informations données par les autorités sur les risques radioactifs et annoncé qu'elle allait mener des relevés plus poussés, notamment sur les légumes et le lait. "Nous espérons être capables de fournir une analyse indépendante et des conseils clairs aux populations", a indiqué Rianne Teule, experte des radiations auprès de Greenpeace.

Alors que les travaux s'éternisent à Fukushima Daiichi, les grandes entreprises japonaises s'inquiètent de l'impact de la catastrophe sur la troisième économie mondiale. Selon les données publiées lundi par la Banque du Japon, la prévision de confiance des importantes sociétés manufacturières nippones pour le trimestre d'avril à juin est tombé à -2 points, contre +3 avant ce drame.

afp/cab

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