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Silvio Berlusconi à Tunis pour parler immigration

Silvio Berlusconi et le premier ministre tunisien Begi Caid Essebsi ont décidé de lancer une commission technique sur l'immigration [Fethi Belaid]
Silvio Berlusconi et le premier ministre tunisien Begi Caid Essebsi ont décidé de lancer une commission technique sur l'immigration - [Fethi Belaid]
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a annoncé lundi à Tunis la mise sur pied d'une commission technique tuniso-italienne pour "se pencher" sur le problème de l'immigration. De son côté, l'UE a annoncé être prête à un accueil exceptionnel des réfugiés d'Afrique du Nord vers l'Europe.

"Nous sommes convenus de mettre en place une commission technique pour se pencher sur le dossier de l'immigration", a-t-il annoncé au terme de ses entretiens avec plusieurs responsables tunisiens. "Le ministre (italien) de l'Intérieur Roberto Maroni sera encore mardi à Tunis pour finaliser un accord satisfaisant entre les deux parties", a-t-il précisé.

Dès son arrivée à Tunis, Silvio Berlusconi s'est entretenu avec le président tunisien par Intérim Foued Mebazaa puis avec le premier Ministre Béji Caïd Essebsi. Dans une brève déclaration, il a précisé que l'Italie allait apporter une aide financière à la Tunisie pour lui permettre d'assumer un contrôle efficace de son littoral, sans plus de précisions.

Un rapatriement "civilisé"

"Le dossier qui se pose d'urgence est celui du nombre élevé de jeunes Tunisiens qui se trouvent en Italie et veulent émigrer vers l'Europe", a déploré le chef du gouvernement italien. "Le flux migratoire continue, dans la nuit de samedi à dimanche 800 migrants tunisiens ont débarqué, d'où la nécessité de trouver une solution", a-t-il ajouté.

Silvio Berlusconi a assuré que "le rapatriement des Tunisiens se fera d'une façon civilisée" soulignant que le gouvernement italien veut "les meilleures solutions étant donné les grands rapports d'amitié entre les deux pays"

Le ton était est monté ces derniers jours entre les deux pays sur la question des départs massifs de clandestins tunisiens vers Lampedusa. La petite île, face aux côtes tunisiennes, a été submergée par une vague d'immigrés depuis le début de l'année, plus de 22'000, essentiellement des Tunisiens.

Plus de 200 immigrés sont encore arrivés dans la nuit de dimanche à lundi à Lampedusa d'où l'évacuation de ceux déjà présents s'est poursuivie avec le départ de quelque 1300 d'entre eux, ont annoncé les autorités locales.

Silvio Berlusconi avait par ailleurs annoncé dimanche soir l'organisation d'un sommet dans un proche avenir avec le président français Nicolas Sarkozy et consacré à ce sujet.

L'Italie envisage, entre autres, l'ouverture de centres d'accueil spécifiques près des frontières pour les migrants voulant se rendre en France ou en Allemagne et la délivrance de permis de séjour leur permettant de circuler librement en Europe.

ats/afp/lan

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L'UE prête à un accueil exceptionnel des réfugiés

La Commission européenne s'est dit prête lundi soir, en cas d'afflux massif de réfugiés d'Afrique du Nord vers l'Europe, à demander le déclenchement d'une procédure exceptionnelle autorisant leur accueil temporaire.

Cette clause, encore jamais été utilisée par l'UE, permet à l'Europe de faire face collectivement à un afflux très prononcé de réfugiés ou de personnes déplacées, comme avant cela lors de la guerre au Kosovo en 1999.

La directive européenne en question, adoptée en 2001, permet aux bénéficiaires de la protection temporaire de recevoir un titre de séjour et de se voir accorder un droit d'accès à l'emploi, à un logement, à l'assistance sociale, aux soins médicaux et au système scolaire. Les membres proches de la famille peuvent être réunis également.

Cette protection a au départ une durée d'un an, avec possibilité d'une prorogation de deux fois six mois.