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Trafic d'organes au Kosovo: Bernard Kouchner n'y croit pas

Bernard Kouchner réfute le trafic d'organes au Kosovo
Bernard Kouchner réfute le trafic d'organes au Kosovo / L'actu en vidéo / 3 min. / le 5 avril 2011
"Nous étions au courant des exactions, mais nous n'avons jamais entendu parler de trafic d'organes", répond l'ancien Haut représentant de l'ONU au Kosovo à propos des accusations formulées par Carla Del Ponte, concernant un réseau dit de la "Maison jaune". Un trafic dénoncé également dans un rapport du Tessinois Dick Marty adopté par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.

"Ils cherchaient une maison jaune et n'ont trouvé qu'une maison bleue", dit, sarcastique, Bernard Kouchner, qui était émissaire de l'ONU de 1999 à 2001 au Kosovo. Interrogé par Darius Rochebin à propos d'un trafic d'organes, l'ancien ministre français des Affaires étrangères commence par s'esclaffer.

Retrouvant son sérieux, il affirme qu'il "n'y croit pas" et que "rien n'a été prouvé", malgré le rapport Marty. "J'ai lu attentivement ce rapport, je n'attends que cela, une enquête", dit encore Bernard Kouchner, pour "laver la mauvaise impression et le goût saumâtre" de cette affaire. En attendant, il n'est pas convaincu par les témoignages produits à ce jour. "Mon amie Carle Del Ponte, qui dit 'on a été dans cette maison jaune, on a trouvé une seringue', ce n'est pas sérieux",  ajoute-t-il, concluant que si l'enquête devait établir l'existence de ce trafic, il serait prêt à l'entendre.

L'exigence d'une enquête

Dans un rapport présenté en janvier, le conseiller aux Etats Dick Marty (PLR/TI) a accusé un groupe proche de l'actuel premier ministre kosovar Hashim Thaçi d'avoir organisé un trafic international d'organes prélevés sur des cadavres de personnes détenues après l'été 1999 dans des camps secrets de l'UCK. Le premier ministre kosovar Hashim Thaçi aurait été impliqué. Dans son livre "La Traque, les criminels de guerre et moi", Carla Del Ponte, ancienne procureur du Tribunal pénal international,  avait elle aussi évoqué ce trafic. L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a alors réclamé "une enquête sérieuse et indépendante".

Tybalt Félix

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