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A la recherche des victimes autour de Fukushima

Fukushima [Hiro Komae]
Des policiers ont commencé à évacuer les corps des alentours de la centrale. - [Hiro Komae]
Alors que les techniciens de Fukushima ont commencé jeudi à injecter de l'azote pour prévenir une explosion dans le réacteur numéro 1, le gouvernement japonais a entamé les recherches des disparus autour de la centrale, une zone considérée jusqu'ici comme trop dangereuse. Tokyo envisage aussi d'élargir le périmètre d'évacuation.

Le gouvernement envisage désormais d'élargir la zone d'évacuation actuellement fixée dans un rayon de 20 km autour de la centrale. "Actuellement, les normes de sécurité prévoient qu'un ordre d'évacuation est émis si les résidents locaux risquent d'être exposés à des radiations de 50 millisieverts ou plus par heure", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano.

Recherche des victimes

"Ces normes supposent qu'un niveau élevé de radiations est reçu de façon temporaire. Nous réfléchissons à la meilleure façon de décider d'une évacuation en nous basant sur des données et des normes de radiations cumulées", a-t-il ajouté.

De plus, les recherches de victimes dans la zone des 20 km autour de la centrale, considérée jusqu'ici comme trop dangereuse, ont pu enfin commencer. Au total, quelque 300 policiers, dont 250 venus de Tokyo, équipés de combinaisons blanches, de masques et de lunettes, ont été montrés par la télévision publique NHK fouillant les décombres à la recherche de quelque 2453 personnes portées disparues depuis le 11 mars dans la région vidée de ses habitants.

Six jours d'opération d'inertage

Afin d'empêcher toute nouvelle explosion sur le site, Tokyo Electric Power (TEPCO), opérateur et propriétaire de la centrale, a décidé d'injecter préventivement de l'azote dans le réacteur 1, où de l'hydrogène s'est accumulé en quantité importante. Les deux premières explosions intervenues les 12 et 14 mars au niveau des réacteurs 1 et 3 avaient été provoquées par le contact de ce gaz avec l'oxygène.

L'azote est régulièrement utilisé dans les zones de stockage sensibles pour faire chuter le taux d'oxygène dans l'air et remplacer ainsi une partie de l'atmosphère. Cette opération "d'inertage" devrait durer six jours pour un total de 6000 m3 d'azote injecté, selon TEPCO, qui envisage de l'appliquer également aux réacteurs 2 et 3 dans les prochains jours.

Aucune nouvelle fuite d'eau des réacteurs dans l'océan tout proche n'a été constatée, a indiqué jeudi l'Agence de sûreté nucléaire, après le comblement réussi d'une brèche dans une fosse d'où s'échappait de l'eau hautement radioactive. Mais le risque de contamination de l'environnement marin n'est pas pour autant écarté, soulignent les experts.

La crise loin d'être réglée

Les opérations de rejet volontaire en mer de 11'500 tonnes d'eau faiblement radioactive, selon TEPCO, se poursuivaient pour la quatrième journée consécutive, en face de la centrale. Cette eau polluée contient notamment de l'iode 131, dont la radioactivité se réduit de moitié tous les huit jours, et surtout du césium 137 qui, lui, reste actif pendant des décennies.

Près de quatre semaines après la catastrophe du 11 mars, la crise à Fukushima est loin d'être réglée. Des volutes de fumée blanche, probablement de la vapeur d'eau radioactive, continuent de s'échapper de trois des quatre réacteurs endommagés. Les barres de combustible dans le coeur des réacteurs et dans les piscines de désactivation doivent être arrosées jour et nuit à l'aide de pompes de secours en attendant que l'alimentation électrique et les circuits de refroidissement soient rétablis.

agences/cer

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Toujours pas de danger en Suisse

La très légère augmentation de la radioactivité en Suisse liée à l'accident nucléaire au Japon reste inoffensive, a indiqué jeudi l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Aucune contamination dangereuse pour la santé n'a été décelée dans les aliments importés.
Les autorités n'en poursuivent pas moins les contrôles.

Pour les légumes, la salade et le lait, les traces de radioactivité mesurées n'ont jamais dépassé 1 becquerel par kilogramme, une valeur très faible et très loin de la limite autorisée.

Quelques containers arrivés par avion présentaient une légère contamination à la surface. Mais ils ont pu être nettoyés, a annoncé le chef de la Division radioprotection de l'OFSP Werner Zeller.

Le ciel suisse contient toujours des traces de radioactivité liées à Fukushima. Selon un vol à 6000 mètres d'altitude, les valeurs atteignaient 2000 microbecquerels par mètre cube le 30 mars, soit mille fois moins que la limite autorisée.

Ecoles fermées en Corée du Sud

De nombreuses écoles étaient fermées jeudi en Corée du Sud. Cette mesure a été prise afin de répondre aux craintes de parents face à des pluies qui pourraient contenir des éléments radioactifs, ont indiqué des responsables.

Alors que la pluie tombait sur la région, plus de 130 écoles primaires et maternelles de la province de Gyeonggi, autour de la capitale Séoul, étaient fermées pour la journée, sur décision du bureau provincial de l'éducation.

Il s'agit de "mesures préventives, pour la sécurité des élèves", a indiqué un porte-parole.