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Le Japon lève ses restrictions sur certains produits

Les actions du groupe Tepco, qui exploitait la centrale nucléaire de Fukushima, ont connu une forte hausse après l'échec des anti-nucléaires aux élections japonaises.
Les travaux de stabilisation se poursuivent à la centrale de Fukushima.
Le Japon va lever les restrictions de vente de certains produits frais des environs de la centrale nucléaire de Fukushima qui avaient été imposées à cause des risques radioactifs. L'UE, elle, veut durcir ses normes de radioactivité pour les produits importés, alors que les travaux pour stabiliser la centrale de Fukushima se poursuivent.

"Je crois que les conditions sont respectées pour que les interdictions soient levées", a dit le porte-parole du gouvernement nippon Yukio Edano vendredi, sans donner de date. Selon lui, le gouvernement a été saisi de requêtes pour lever les interdictions de distribution du lait produit dans sept communes de la préfecture de Fukushima, et d'épinards de la préfecture de Gunma.

Ces interdictions avaient été imposées à la fin mars pour une dizaine de sortes de légumes provenant de quatre préfectures proches de la centrale, et pour le lait cru de la seule préfecture de Fukushima, en raison d'un niveau anormalement élevé de radioactivité.

Radioactivité en baisse

Les autorités ont fait état ces derniers jours d'une baisse des niveaux de radioactivité dans les environs de la centrale, fortement endommagée par les violents séisme et tsunami du 11 mars. Les opérations de refroidissement des réacteurs se poursuivaient vendredi.

De nombreux pays étrangers, dont les Etats-Unis, le Canada, la Russie et Taiwan, ainsi que l'Union européenne, ont annoncé des mesures d'interdiction ou de restriction à l'importation de produits frais nippons. L'UE a d'ailleurs décidé vendredi d'appliquer des normes plus sévères sur le niveau de radioactivité toléré pour les aliments importés du Japon.

Les experts des Vingt-Sept ont approuvé une proposition visant à abaisser le niveau maximum acceptable de présence d'éléments radioactfis (iode, césium 134 et césium 137). Ces nouveaux seuils s'appliquent aux importations de produits alimentaires, pour les humains comme pour le bétail, en provenance des douze préfectures du Japon considérées comme à risque.

Le séisme de jeudi au Japon a fait quatre morts.
Le séisme de jeudi au Japon a fait quatre morts.

Les produits doivent faire l'objet d'un examen au départ du Japon et de vérifications partielles à leur arrivée en Europe. Toutefois, à ce jour, les examens menés au Japon et en Europe n'ont décelé que des niveaux "négligeables" de radioactivité dans les produits importés, selon la Commission européenne. Jusqu'ici, l'UE avait pris pour cadre de référence des plafonds de radioactivité fixés dans le sillage de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, supérieurs à ceux en vigueur au Japon.

Les opérations continuent à Fukushima

A Fukushima même, les techniciens de la centrale continuent à braver les rejets radioactifs en menant parallèlement trois opérations majeures destinées à stabiliser les quatre réacteurs endommagés. Entamée jeudi, l'injection d'azote dans le réacteur 1 afin d'empêcher une explosion d'hydrogène devrait se poursuivre jusqu'à la semaine prochaine.

Les techniciens arrosent par ailleurs jour et nuit les réacteurs en attendant que l'alimentation électrique et les circuits de refroidissement soient rétablis. Enfin, les opérations de rejet volontaire dans l'océan Pacifique de 11'500 tonnes d'eau faiblement radioactive, selon Tepco, devaient s'achever samedi.

Cette dernière initiative irrite la Chine, qui a exprimé vendredi son "inquiétude" et demandé au Japon de prendre "des mesures efficaces pour protéger l'environnement marin".

Le séisme de jeudi a fait 4 morts

Ces différentes opérations n'ont pas été perturbées par le séisme de magnitude 7,1 qui a déclenché dans la nuit de jeudi à vendredi une brève alerte au raz-de-marés dans les environs de la ville de Sendai, déjà frappée au coeur par des vagues géantes le 11 mars.

La forte secousse a fait deux morts confirmés et 200 blessés, selon les autorités. Mais deux autres décès pourraient également être liés au séisme, selon l'agence Jiji.

Cette secousse a par ailleurs provoqué de petits débordements d'eau faiblement radioactive à la centrale nucléaire d'Onagawa, au nord de Sendai. Mais aucune "fuite" n'a été signalée, selon Tohoku Electric Power, l'exploitant de cette centrale à l'arrêt depuis le séisme du 11 mars.

La Croix-Rouge intensifie son aide

La Croix-Rouge du Japon intensifie son aide aux rescapés du séisme et du tsunami. Elle va équiper 70'000 logements provisoires d'appareils électroménagers, a indiqué vendredi à Genève la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge.

Cette assistance, d'une valeur estimée à 160 millions de dollars, va profiter à plus de 280'000 personnes, près d'un mois après la catastrophe du 11 mars, qui a balayé quelque 433'000 kilomètres carrés de terres. Une première série de 36 maisons préfabriquées bâties par les pouvoirs publics a été remise à ses bénéficiaires vendredi lors d'une cérémonie organisée au lycée de Rikuzentakada, dans la préfecture d'Iwate.

Ce programme est financé par des contributions en espèces de Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge du monde entier. A ce jour, la Croix-Rouge du Japon a déjà reçu de Sociétés nationales soeurs l'équivalent de 34 millions de dollars, a indiqué la Fédération.

Plus de 188'000 personnes sont toujours déplacées, a précisé l'organisation humanitaire. La plupart sont hébergées dans plus de 2200 centres d'évacuation disséminés à travers 17 préfectures, mais principalement dans les trois les plus durement touchées - Iwate, Miyagi et Fukushima.

ats/bkel

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