"C'est absolument faux. Il n'y a pas eu d'attaque du Golf" a indiqué Ahou Don Mello, porte-parole de Laurent Gbagbo, qui a qualifié l'incident d'"attaque imaginaire".
Le camp Gbagbo critique la France
Le camp Gbagbo a également lancé un appel "à la résistance contre les bombardements et les agissements de l'armée française en Côte d'Ivoire, car en définitive c'est l'armée française qui nous attaque", a poursuivi Ahou Don Mello. "Nos troupes sont en train de se reconstituer après avoir subi une attaque barbare des rebelles appuyés par l'ONU et Licorne", a-til ajouté.
Pour Washington, les tentatives de négociation du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo sont des ruses "pour se regrouper et se réarmer", a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain Mark Toner (lire encadré).
Menée après une journée relativement calme à Abidjan, ces tirs contre le Golf Hôtel sont les premiers visant directement l'hôtel où sont retranchés Alassane Ouattara et son gouvernement depuis le début de la crise post-électorale ivoirienne, il y a plus de quatre mois. "Nous sommes attaqués à l'arme lourde et légère. Ca fait trembler les murs, le personnel est en train d'être évacué dans les sous-sols", a déclaré un employé de l'hôtel. Selon plusieurs témoins, les tirs ont duré une heure.
Riposte des Casques bleus
Les Casques bleus défendant le QG de Ouattara ont riposté samedi après cette attaque au mortier, a annoncé la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (ONUCI). "Conformément à leur mandat de protection de l'hôtel du Golf où se trouve le président Ouattara et son équipe, les Casques bleus ont riposté en ciblant l'origine des tirs venant de l'autre côté de la Lagune. Nous avons volontairement évité la résidence du président Gbagbo", a ajouté le porte-parole.
Sur le terrain, une accalmie avait prévalu samedi à Abidjan après de violents combats la veille à la mitrailleuse lourde et à l'arme légère qui ont fait rage dans le périmètre qui englobe la résidence de Laurent Gbagbo, la RTI et l'école de gendarmerie.
Nouvelles accusations de massacres
L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a accusé samedi les deux parties d'avoir commis des massacres dans l'Ouest ivoirien, affirmant détenir de nouvelles preuves de ces atrocités déjà dénoncées par l'ONU et des ONG.
Les forces loyales à Alassane Ouattara ont tué ou violé des centaines de personnes et brûlé des villages, fin mars, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, a affirmé Human Rights Watch dans un rapport publié à New York.
Le représentant d'Alassane Ouattara aux Nations unies a rejeté samedi les accusations selon lesquelles les pro-Ouattara se seraient rendues coupables de meurtres et de viols de civils soupçonnés de soutenir son rival Laurent Gbagbo.
"D'après les informations en provenance de notre camp, nos troupes n'ont rien à voir avec les meurtres de populations civiles dans les régions concernées", écrit Youssoufou Bamba, le représentant de la Côte d'Ivoire à l'Onu nommé par Alassane Ouattara, dans un courriel adressé à Reuters.
agences/hof
Washington condamne les violences
Les Etats-Unis ont de nouveau condamné samedi les violences perpétrées par les forces du président sortant de Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo qualifiant ses tentatives de négociation de "ruse pour se regrouper et réarmer".
"Il est clair que les tentatives de négociation cette semaine de la part de Laurent Gbagbo n'étaient rien d'autre qu'une ruse pour se regrouper et réarmer", a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain Mark Toner.
Pour le porte-parole, "les efforts continus de Gbagbo pour forcer un résultat qu'il ne pouvait obtenir par les urnes révèlent son mépris brutal du bien-être du peuple ivoirien, qui va souffrir à nouveau, coincé au milieu des durs combats qui ont repris à Abidjan".
"Nous appelons Laurent Gbagbo à cesser les hostilités, à demander à ses partisans de se retirer, et à se rendre au gouvernement du Président Ouattara légitimement élu", a encore indiqué Mark Toner dans son communiqué.