A l'issue de l'entrevue, les membres de la délégation ont posé pour les photographes devant la tente, sans faire de déclaration dans l'immédiat. Le président sud-africain Jacob Zuma et ses homologues Amadou Toumani Touré (Mali), Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie) et Denis Sassou Nguesso (Congo), ainsi que le ministre ougandais des Affaires étrangères, Henry Oryem Okello, étaient arrivés l'un après l'autre dans l'après-midi à l'aéroport de Miitiga, près de Tripoli.
Des partisans du colonel Kadhafi les attendaient à l'aéroport, portant des portraits du dirigeant libyen et des drapeaux verts du régime. Réunis samedi à Nouakchott, les médiateurs avaient réaffirmé les objectifs de leur mission: "cessation immédiate de toutes les hostilités", acheminement de l'aide humanitaire et ouverture d'un dialogue entre le régime et l'insurrection.
Après Tripoli, la délégation a prévu de se rendre dimanche soir à Benghazi, "capitale" des rebelles à 1000 km à l'est de Tripoli, pour tenter de convaincre l'insurrection de baisser les armes. L'entreprise s'annonce délicate, les chefs de la rébellion ayant rejeté tout cessez-le-feu impliquant le maintien au pouvoir de Kadhafi ou de ses fils.
Les rebelles repoussés à l'artillerie
Sur le terrain, les bombardements ont repris dimanche, pour la deuxième journée consécutive, autour de la ville d'Ajdabiya, prise en étau entre les forces loyalistes à l'ouest et les rebelles à l'est.
Samedi, les rebelles avaient tenté de s'approcher du site pétrolier de Brega, à 80 km plus à l'ouest, avant d'être repoussés par les tirs d'artillerie des pro-Kadhafi.
Les forces gouvernementales ont depuis progressé jusqu'au centre d'Ajdabiya, obligeant les rebelles à se replier à l'est de cette ville, noeud routier desservant Benghazi au nord et Tobrouk à l'est.
Une dizaine d'explosions ont été entendues dimanche matin en l'espace de quelques minutes en provenance d'Ajdabiya, selon un journaliste de l'AFP qui se trouvait à une quinzaine de kilomètres à l'est de la ville. Plusieurs pick-up des insurgés armés de mitrailleuses et de lance-roquettes se dirigeaient dimanche vers Ajdabiya, tandis que des habitants fuyant la ville donnaient quelques bribes d'information aux rebelles postés un peu plus à l'est.
Onze morts à Misrata
Dans l'ouest du pays, un autre front ne montrait aucun signe d'accalmie dimanche: Misrata, ville rebelle assiégée et bombardée depuis un mois et demi par les forces gouvernementales. Selon un médecin de la ville joint par l'AFP, les combats y ont fait au moins 11 morts depuis le début du week-end.
Samedi, huit rebelles et civils ont été tués, dont six par une roquette alors qu'ils se trouvaient dans une mosquée, a précisé un porte-parole des insurgés. Dimanche, au moins deux autres combattants et un civil ont trouvé la mort, selon le médecin.
A Bruxelles, l'Otan a annoncé avoir détruit 11 chars des troupes gouvernementales sur une route menant à Ajdabiya et 14 près de Misrata. "Clairement, la situation à Ajdabiya est désespérée et les forces de Kadhafi attaquent la ville à l'arme lourde", a commenté un responsable de l'Alliance.
afp/jzim
La Corée du Nord n'appelle pas ses ressortissants à partir
Alors qu'à Misrata et ailleurs des milliers de réfugiés étrangers rêvent de fuir le conflit, la Corée du Nord a ordonné à ses quelque 200 ressortissants présents en Libye... d'y rester.
Le régime de Pyongyang "agit ainsi car il craint que des informations sur les émeutes populaires en Libye se propagent au sein de la Corée du Nord", affirme l'agence Yonhap.
La Corée du nord, l'un des pays les plus secrets et les plus isolés au monde, entretient des liens diplomatiques étroits avec Mouammar Kadhafi.