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L'avion de Lech Kaczynski s'écrasait il y a un an

Un monument a été érigé à Varsovie (Pologne), en mémoire des 96 victimes du crash de l'avion présidentiel.
Un monument a été érigé à Varsovie (Pologne), en mémoire des 96 victimes du crash de l'avion présidentiel.
Les Polonais marquent dimanche en ordre dispersé dans une série de manifestations et de commémorations le premier anniversaire de la catastrophe aérienne de Smolensk qui a coûté la vie à leur président Lech Kaczynski, sur fond de tensions avec Moscou.

Deux programmes séparés de célébrations étaient organisés: le programme officiel et celui des sympathisants du frère jumeau du président défunt, Jaroslaw Kaczynski, chef du parti conservateur Droit et Justice (PiS) qui boycotte les cérémonies officielles.

A 06h41 GMT (heure exacte du crash il y a un an - 08h41 en Suisse), le chef de l'Etat Bronislaw Komorowski et le Premier ministre Donald Tusk ont déposé une gerbe devant une plaque commémorative aux victimes de l'accident à l'église militaire de Varsovie. Pendant ce temps, Jaroslaw Kaczynski, a déposé sa propre couronne de fleurs devant le palais présidentiel, au milieu d'une foule enthousiaste de ses sympathisants.

Plaque russe de la discorde

La décision des autorités russes de changer, la veille de l'anniversaire, une plaque commémorative sur le mémorial aux victimes de l'accident à Smolensk a jeté une ombre sur le déroulement des cérémonies. L'opposition conservatrice a appelé le président Komorowski à annuler son déplacement lundi à Smolensk où il doit rencontrer son homologue russe Dmitri Medvedev.

Le ministère polonais des Affaires étrangères a convoqué samedi l'ambassadeur de Russie lui demandant des explications sur la nouvelle plaque qui "gâche l'ambiance non seulement des commémorations actuelles mais aussi celle des relations bilatérales".

Contrairement à l'ancienne inscription, la nouvelle ne précise pas que la délégation polonaise se rendait à Katyn, lieu du massacre sur ordre de Staline de quelque 22'000 officiers polonais. Ce massacre reste toujours au coeur-même des tensions russo-polonaises.

Moscou a fait part dimanche de son "étonnement" face aux protestations polonaises. "Le ministère (des Affaires étrangères) s'attend à ce que les responsables polonais reconnaissent que le russe est la langue officielle en Russie", selon un communiqué officiel.

Rapport contesté sur l'accident

Le drame de Smolensk avait dans un premier temps permis un réchauffement des relations entre Varsovie et Moscou, mais la publication en début d'année du rapport russe sur la catastrophe aérienne, rejetant toute la responsabilité sur la partie polonaise, a ravivé les tensions.

jaroslaw Kaczynski, frère jumeau du président décédé, assistait à une cérémonie en face du palais présidentiel de Varsovie. [AFP - WOJTEK RADWANSKI]
jaroslaw Kaczynski, frère jumeau du président décédé, assistait à une cérémonie en face du palais présidentiel de Varsovie. [AFP - WOJTEK RADWANSKI]

Varsovie reproche à Moscou de passer sous silence des erreurs des contrôleurs russes et le piètre état de l'aéroport de Smolensk. Ce rapport est un "camouflet" pour la Pologne a estimé Jaroslaw Kaczynski, critiquant violemment le gouvernement pour avoir laissé la Russie conduire l'enquête.

Les sympathisants de son parti manifestaient dimanche devant le palais présidentiel. Des croix, petites et grandes, ainsi que des lumignons ont été déposés à cet endroit qui, dans un premier temps après l'accident, avait été le symbole de l'unité des Polonais dans le deuil, avant de devenir celui des divisions.

Thèse de l'attentat

De nouveau, la thèse d'un complot et d'un attentat était évoquée sur des tracts distribués dans la foule bien que le parquet polonais l'ait définitivement exclue récemment. Lors d'un des rassemblements, Jaroslaw Kaczynski a dénoncé la "faiblesse de l'Etat (polonais) qui n'était pas en mesure de protéger son propre président".

Le Tupolev 154, qui transportait le 10 avril 2010 le président Lech Kaczynski et d'autres hauts responsables polonais, s'est écrasé en tentant d'atterrir par un épais brouillard à Smolensk, tuant ses 96 occupants.

afp/jzim

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