"Il y a une magistrature qui travaille contre le pays", a déclaré M. Berlusconi reprenant son leitmotiv contre certains "juges politisés de gauche", avant d'entrer en salle d'audience pour le procès Mediaset. Il a estimé qu'il fallait réformer la justice italienne pour éviter qu'elle "devienne une arme de lutte politique".
Une fois dans la salle, il a dénoncé à propos du Rubygate qui a commencé la semaine dernière des "accusations risibles, infondées et démentielles". Dans ce procès, le plus périlleux pour lui, M. Berlusconi est accusé de sollicitation de prostituée mineure et abus de pouvoir. Selon lui, il n'a fait "qu'aider Ruby et la jeune fille a toujours nié avoir reçu des avances" de sa part.
Huit ans d'absence devant la justice
Le 28 mars, M. Berlusconi s'était déjà présenté au tribunal de Milan, pour une audience préliminaire à un éventuel procès dans l'affaire Mediatrade (surfacturation de droits de retransmission télévisée), faisant son grand retour devant la justice après 8 ans d'absence. Il était en revanche absent mercredi dernier pour le Rubygate.
Lundi, le tribunal devait entendre des témoins cités par certains des dix co-accusés de M. Berlusconi. Photographes et cameramen ont eu l'interdiction d'entrer dans le Palais de justice de Milan, où les entrées étaient filtrées par un imposant cordon de police.
Prix gonflés pour payer moins d'impôts
Devant l'entrée principale, une vingtaine de partisans de M. Berlusconi dont certains acheminés en autocar affrétés par son parti le PDL (Peuple de la liberté) se sont rassemblés autour d'une estrade ornée de gros ballons bleus au couleur du parti et de pancartes clamant: "Silvio résiste!".
Dans le procès Mediaset, Silvio Berlusconi est accusé d'avoir artificiellement gonflé le prix des droits de diffusion de films, achetés par des sociétés écrans lui appartenant, lors de leur revente à son empire audiovisuel Mediaset. Le groupe aurait ainsi constitué des caisses noires à l'étranger et réduit ses bénéfices en Italie pour payer moins d'impôts.
Le procès avait été suspendu en avril 2010 après l'adoption un mois auparavant d'une loi lui accordant l'immunité pénale pendant 18 mois, partiellement annulée en janvier. Le chef du gouvernement italien est impliqué dans trois autres procédures judiciaires.
ats/reuters/cmen