Les mesures disponibles sur la radioactivité échappée de la centrale Fukushima Daiichi (nord-est du Japon) "montrent des niveaux équivalents au niveau 7", a déclaré un responsable de l'Agence japonaise de sûreté nucléaire (Nisa), un organisme officiel. Cette estimation porte sur la situation initiale et non sur la situation actuelle.
"Il s'agit d'une évaluation préliminaire qui doit être entérinée par l'Agence internationale de l'Energie atomique" (AIEA), a déclaré le responsable. Il a souligné que cette décision avait été prise "sur la base des mesures d'iode et de césium relevés dans l'environnement". "Nous allons continuer de surveiller la situation. C'est un niveau provisoire", a-t-il précisé.
Rejet radioactif moindre qu’à Tchernobyl
Seule la catastrophe de Tchernobyl a été classée jusqu'à présent à ce degré maximal de l'échelle internationale de l'INES. Il signifie qu'un "rejet majeur de matières radioactives" s'est produit avec "des effets considérables sur la santé et l'environnement".
L'Agence nippone a toutefois précisé que les émissions radioactives mesurées jusqu'à présent dans la centrale Fukushima Daiichi ne représentaient qu'"environ 10% de celles émises par Tchernobyl" en 1986. "Nous n'avons pas déploré les mêmes irradiations de personnes. Il y a eu des rejets à Fukushima de vapeurs et de fumées, mais pas de même ampleur ni de même nature qu'à Tchernobyl", a mis en exergue un porte-parole de l'Agence.
Craintes pour l’avenir
Mais l'exploitant de la centrale Tokyo Electric Power (Tepco) craint que les fuites radioactives soient finalement plus importantes que celles émises lors de la catastrophe de Tchernobyl. "Les fuites radioactives n'ont pas cessé complètement et notre inquiétude est qu'elles dépassent finalement celles de Tchernobyl", a déclaré mardi un responsable de Tepco.
Selon l'échelle INES évaluant la gravité des incidents nucléaires, le niveau 0 correspond à l'absence d'anomalie et le niveau 7, le plus important, à un "accident majeur". L'Agence japonaise avait jusqu'à présent classé l'accident au niveau 5, correspondant à un "accident ayant des conséquences étendues".
Fukushima Daiichi est gravement endommagée depuis qu'elle a été touchée par un très violent séisme de magnitude 9 et un tsunami géant le 11 mars. Les systèmes de refroidissements habituels des réacteurs sont en panne, ce qui a entraîné des explosions et des rejets radioactifs dans l'atmosphère et dans l'océan Pacifique.
80'000 personnes ont dû être évacuées dans un rayon de 20 km autour de la centrale. Le gouvernement a ajouté lundi quelques localités situées plus loin à la liste des zones à quitter. Des légumes verts et du lait provenant des alentours ont été retirés de la vente pour cause de radioactivité excessive. Plusieurs pays étrangers ont pris des mesures de contrôle renforcé, voire d'interdiction de produits alimentaires nippons.
agences/vkiss
Nouvelles répliques mardi matin
Une forte réplique sismique de magnitude 6,3 s’est produite mardi après-midi à 14h07 (6h07 en Suisse) dans la préfecture de Fukushima, a annoncé l’Agence de météorologie japonaise. Son hypocentre se trouvait seulement à 10 kilomètres de profondeur. Les employés de la centrale de Fukushima ont été évacués par mesure de précaution. Selon les experts, des répliques répétées pourraient provoquer des dégâts supplémentaires sur la centrale.
Mardi matin (8h08 locales), une autre réplique de magnitude 6,4 a eu lieu à l’est de Tokyo et a été fortement ressentie dans la capitale japonaise. Aucune alerte au tsunami n’a été donnée et aucun dégât n’a été recensé dans l’immédiat.