La première réunion du Groupe de contact sur la Libye, à Doha, a souligné la nécessité de fournir aux rebelles qui tiennent l'Est du pays les moyens de se défendre, tout en se refusant à inclure explicitement dans cette aide des équipements militaires.
Cette réunion, placée sous la co-présidence de la Grande-Bretagne et du Qatar, a réuni une vingtaine de pays et d'organisations près de quatre semaines après le début le 19 mars d'une intervention multinationale armée sous mandat de l'ONU pour protéger les populations civiles.
Selon le communiqué final, le Groupe de contact a décidé "la mise en place d'un mécanisme financier temporaire" pour doter le Conseil national de transition, l'organe politique de la rébellion, "des moyens pour gérer les aides et répondre aux besoins urgents" des régions contrôlées par la rébellion.
Aucune indication n'a été donnée sur la dotation de ce fonds et sur les pays qui doivent y verser des contributions, mais la rébellion avait indiqué avant la réunion qu'elle attendait que des fonds gelés dans le cadre des sanctions contre le régime du colonel Kadhafi soient mis à sa disposition.
Kadhafi doit céder le pouvoir
Le Groupe a également insisté sur "la nécessité pour (le colonel) Kadhafi de se démettre du pouvoir" pour favoriser un règlement de la crise, selon le communiqué. Le régime de Kadhafi "doit céder le pouvoir", retirer ses forces des villes et "mettre immédiatement fin aux violences contre les civils", indique encore le communiqué.
A l'ouverture de la réunion, le chef de l'ONU Ban Ki-moon a exhorté la communauté internationale à rester soudée, pour prévenir une tragédie humanitaire dans ce pays d'Afrique du Nord de six millions d'habitants, dont près de 3,6 millions pourraient avoir besoin d'aide internationale.
Le spectre de l'enlisement
L'impasse militaire entre les rebelles tenant la région de Benghazi (est) et les forces loyales à Mouammar Kadhafi retranchées dans celle de Tripoli (ouest) a fait naître au sein de l'OTAN, qui dirige les opérations alliées, le spectre d'un enlisement. Deux partenaires majeurs de cette coalition, la France et la Grande-Bretagne, ont demandé une action plus vigoureuse de la part de l'OTAN qui en a pris le commandement le 31 mars. Le CNT, qui a assisté à la réunion de Doha, a réclamé un accroissement des frappes de l'OTAN.
Une réunion de l'Alliance est prévue jeudi à Berlin pour débattre des opérations en Libye, à laquelle doit participer la secrétaire d'Etat Hillary Clinton qui a défendu le rôle de l'organisation transatlantique.
Sur le terrain, les forces rebelles ont repris la ville d'Ajdabiya (est) -à 160 km au sud de Benghazi, fief des insurgés, noeud routier stratégique théâtre de combats meurtriers ces derniers jours, mais les unités pro-Kadhafi y maintenaient leur pression par des tirs d'artillerie sporadiques.
afp/lan
L'aviation américaine bombarde encore
Le Pentagone a révélé mercredi que des avions de combat américains bombardaient toujours la défense aérienne libyenne, après avoir affirmé avoir laissé la main aux opérations de l'OTAN.
Des avions américains ont mené trois attaques contre la défense aérienne libyenne depuis le 4 avril, quand l'OTAN a pris le commandement des opérations, a déclaré le colonel Dave Lapan, porte-parole du Pentagone.
Il n'a pas précisé le nombre d'avions de combat américains dévolus à l'OTAN pour le respect de la zone d'exclusion aérienne.