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Fukushima: la situation va encore durer des mois

Des ouvriers répandent de la résine sur le sol autour du batiment d'un des réacteurs de la centrale de Fukushima le 1er avril 2011
Les travaux autour de Fukushima devraient durer au moins jusqu'à la fin de l'année.
L'opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, au nord-est du Japon, a estimé dimanche qu'il faudrait environ trois mois pour commencer à réduire la radioactivité. Et entre six et neuf mois pour refroidir les réacteurs. Les habitants évacués pourraient, pour leur part, retourner chez eux d'ici six mois.

"Nous estimons qu'il faudra environ trois mois pour faire en sorte que le niveau des radiations commence à baisser", a expliqué Tsunehisa Katsumata, président de la compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco).

"Après avoir achevé cette première étape, il faudra encore trois à six mois avant que nous puissions réduire les fuites radioactives à un niveau très bas", en diminuant la température des réacteurs et des bassins de stockage du combustible usé, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

Retour des habitants d'ici six mois

Une fois ces étapes franchies, viendra la question du retour des habitants de la région évacués. Le président de Tepco a dit dimanche ne pas savoir avec certitude quand ces populations pourraient rentrer chez elles.

Masataka Shimizu, président de Tepco, au premier plan. [REUTERS - Issei Kato]
Masataka Shimizu, président de Tepco, au premier plan. [REUTERS - Issei Kato]

Le ministre du Commerce Banri Kaïeda a, pour sa part, estimé que certains résidents pourraient regagner leurs maisons d'ici six à neuf mois. "Bien sûr, certaines personnes ne pourront pas rentrer chez elles, mais nous tiendrons tout le monde informé", a-t-il déclaré M. Kaïeda, ajoutant que le gouvernement espérait que TEPCO pourrait contenir les radiations dans un délai plus court que celui annoncé dimanche.

Assailli de questions sur sa responsabilité dans la crise, le président de TEPCO a affirmé qu'il envisageait de démissionner. "Je me sens vraiment responsable", a-t-il dit. "Nous présentons nos excuses sincères pour les problèmes que nous avons causés", a-t-il également déclaré. "Nous faisons notre possible pour empêcher que la crise ne s'aggrave".

Hausse de la radioactivité en mer

Samedi, le gouvernement avait annoncé que la radioactivité dans l'eau de mer aux abords de la centrale avait grimpé de nouveau ces derniers jours. Les niveaux d'iode-131 radioactif sont montés jusqu'à 6500 fois le seuil légal, d'après des échantillons prélevés vendredi.

Le jour précédent, la radioactivité était 1100 fois supérieure à la normale. Ces niveaux restent toutefois bien inférieurs à ceux enregistrés au début du mois avant que la première fuite ne soit colmatée.

Cette nouvelle hausse de la radioactivité pourrait avoir été causée par l'installation vendredi de panneaux d'acier destinés à contenir la radioactivité, qui pourrait avoir agité temporairement des eaux stagnantes dans le secteur, selon Hideko Nishiyama, un responsable de la NISA. Mais la hausse du niveau d'iode-131, dont la demi-vie est relativement courte, pourrait signaler une nouvelle fuite éventuelle, a-t-il reconnu.

Les répliques continuent

Frappé par un violent séisme suivi d'un tsunami qui a fait plus de 28'000 morts ou disparus le 11 mars dernier, le Japon continue d'être secoué par les répliques. Samedi, un tremblement de terre de magnitude 5,9 a secoué le nord de Tokyo.

Face à ce constat, l'agence de sécurité nucléaire et industrielle nippone (NISA) a demandé aux opérateurs des centrales du pays de renforcer leurs systèmes de protection anti-sismique pour éviter une répétition de la crise actuelle.

agences/vkiss

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