"Nous estimons qu'il faudra environ trois mois pour faire en sorte que le niveau des radiations commence à baisser", a expliqué Tsunehisa Katsumata, président de la compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco).
"Après avoir achevé cette première étape, il faudra encore trois à six mois avant que nous puissions réduire les fuites radioactives à un niveau très bas", en diminuant la température des réacteurs et des bassins de stockage du combustible usé, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.
Retour des habitants d'ici six mois
Une fois ces étapes franchies, viendra la question du retour des habitants de la région évacués. Le président de Tepco a dit dimanche ne pas savoir avec certitude quand ces populations pourraient rentrer chez elles.
Le ministre du Commerce Banri Kaïeda a, pour sa part, estimé que certains résidents pourraient regagner leurs maisons d'ici six à neuf mois. "Bien sûr, certaines personnes ne pourront pas rentrer chez elles, mais nous tiendrons tout le monde informé", a-t-il déclaré M. Kaïeda, ajoutant que le gouvernement espérait que TEPCO pourrait contenir les radiations dans un délai plus court que celui annoncé dimanche.
Assailli de questions sur sa responsabilité dans la crise, le président de TEPCO a affirmé qu'il envisageait de démissionner. "Je me sens vraiment responsable", a-t-il dit. "Nous présentons nos excuses sincères pour les problèmes que nous avons causés", a-t-il également déclaré. "Nous faisons notre possible pour empêcher que la crise ne s'aggrave".
Hausse de la radioactivité en mer
Samedi, le gouvernement avait annoncé que la radioactivité dans l'eau de mer aux abords de la centrale avait grimpé de nouveau ces derniers jours. Les niveaux d'iode-131 radioactif sont montés jusqu'à 6500 fois le seuil légal, d'après des échantillons prélevés vendredi.
Le jour précédent, la radioactivité était 1100 fois supérieure à la normale. Ces niveaux restent toutefois bien inférieurs à ceux enregistrés au début du mois avant que la première fuite ne soit colmatée.
Cette nouvelle hausse de la radioactivité pourrait avoir été causée par l'installation vendredi de panneaux d'acier destinés à contenir la radioactivité, qui pourrait avoir agité temporairement des eaux stagnantes dans le secteur, selon Hideko Nishiyama, un responsable de la NISA. Mais la hausse du niveau d'iode-131, dont la demi-vie est relativement courte, pourrait signaler une nouvelle fuite éventuelle, a-t-il reconnu.
Les répliques continuent
Frappé par un violent séisme suivi d'un tsunami qui a fait plus de 28'000 morts ou disparus le 11 mars dernier, le Japon continue d'être secoué par les répliques. Samedi, un tremblement de terre de magnitude 5,9 a secoué le nord de Tokyo.
Face à ce constat, l'agence de sécurité nucléaire et industrielle nippone (NISA) a demandé aux opérateurs des centrales du pays de renforcer leurs systèmes de protection anti-sismique pour éviter une répétition de la crise actuelle.
agences/vkiss