Les
insurgés avaient progressé samedi d'une quarantaine de kilomètres en direction
de Brega (est), située à 80 km à l'ouest d'Ajdabiya, à la faveur de raids
aériens de l'OTAN les jours précédents.
Mais
dès dimanche matin, des tirs particulièrement intenses sur la porte ouest
d'Ajdabiya indiquaient que les forces pro-Kadhafi étaient revenues à moins de
20 km de cette ville, poussant certains rebelles et les habitants restés dans
la cité à fuir par centaines, selon un journaliste de l'AFP.
L'armée
a fini par se replier et les insurgés ont gardé le contrôle de la ville. Les
tirs de roquettes de ces derniers sur le front à mi-chemin entre Ajdabiya et
Brega avaient fait samedi 8 morts et 27 blessés, un bilan inchangé dimanche
soir.
Seize
morts à Misrata
A
Misrata (ouest), seize personnes ont été tuées et 71 blessées selon les
chiffres de l'hôpital de la ville, où les combats ont repris de plus belle
dimanche en milieu de journée. Le vrombissement des avions de l'OTAN a été
entendu tout l'après-midi. Les insurgés ont affirmé avoir conquis des positions
des forces pro-Kadhafi dans la nuit.
"Ca
se complique. Il y a beaucoup de blessures par balles à la tête", a
indiqué un médecin, laissant entendre que le régime a envoyé des tireurs mieux
entraînés. Samedi, le principal hôpital de la ville avait décompté six morts et
31 blessés.
Selon
un photographe de l'AFP, les restes de bombes à sous-munitions étaient visibles
dans différents quartiers. Mis en cause par la rébellion, mais aussi par
l'organisation Human Rights Watch, le régime a fermement démenti avoir utilisé
ces armes, interdites depuis 2010.
Évacuations
en attente
De
leur côté, une dizaine de milliers de migrants, notamment égyptiens et
nigériens, attendaient toujours leur évacuation dans un camp de fortune
installé près du port de Misrata, dans des conditions particulièrement
précaires, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Deux
bateaux affrétés par l'OIM prévoient de faire des navettes entre Misrata et
Benghazi.
Un
bateau devait accoster dimanche soir pour embarquer un millier de réfugiés,
"en priorité les plus vulnérables, ceux originaires d'Afrique de l'Ouest,
notamment du Tchad et du Niger, qui sont les moins bien soignés par la
population" selon Jeremy Haslam, qui dirige cette opérations pour l'OIM.
Plus
à l'ouest encore, des habitants de Nalout, près de la frontière tunisienne,
sont venus à Zenten chercher des renforts. Ils ont fait état de violents
combats alors que les forces pro-Kadhafi tentent de bloquer complètement la
frontière, officiellement fermée mais encore poreuse par endroits. Environ
3'000 Libyens ont fui samedi les montagnes de l'ouest de leur pays pour
rejoindre la Tunisie, a indiqué le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés
(HCR).
ats/bkel
Invasion exclue
Dimanche, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a estimé qu'il y avait "un certain risque" que le conflit "puisse durer" parce que le dirigeant libyen et son pays n'étaient pas "totalement prévisibles".
Le Premier ministre britannique David Cameron a répété qu'il n'était "pas question d'envoyer des soldats sur le terrain", précisant que cette restriction rendait les choses "plus difficiles".
Selon le New York Times, le gouvernement américain recherche activement un pays susceptible d'accueillir Kadhafi sans avoir à le livrer s'il était poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour les violences contre son peuple.