Près de 550 millions d'euros ont pu être réunis à la conférence de donateurs à Kiev pour achever le nouveau sarcophage isolant le réacteur de Tchernobyl, a annoncé mardi le Premier ministre français, François Fillon. Au total 740 millions d'euros manquaient.
Un "test" pour la communauté internationale
"Les contributions annoncées ce matin permettent de réunir le montant remarquable - après recalcul et correction - de 550 millions d'euros", a déclaré François Fillon à la presse à l'issue de la conférence, révisant à la baisse le premier chiffre de 575 millions d'euros qu'il a annoncé pendant la conférence. Il n'a pas expliqué les raisons de cette rectification, tout en soulignant qu'il s'agissait d'"un montant minimal".
"C'est un résultat qui illustre le sens des responsabilités de l'ensemble de la communauté internationale", a fait valoir François Fillon, qui a coprésidé cette conférence au titre de la présidence française du G8. "Je suis confiant dans le fait que les pays qui n'ont pas pu annoncer un chiffre aujourd'hui seront en mesure de prendre des décisions très prochainement", a-t-il poursuivi.
Pour François Fillon, les participants peuvent "être fiers de l'engagement collectif (...) scellé ce matin". "25 ans après Tchernobyl et alors que le Japon doit faire face à un terrible accident nucléaire, le rendez-vous de ce matin à Kiev était un véritable test pour la communauté internationale", a-t-il relevé.
L’Ukraine reconnaissante
Les représentants d'une cinquantaine de pays, dont Micheline Calmy-Rey pour la Suisse et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso ont participé à cette conférence qui devait permettre de réunir les fonds pour achever la nouvelle chape isolant le réacteur de Tchernobyl, 25 ans après la catastrophe.
Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a loué le résultat "sans précédent" de la réunion faisant lui aussi état de 550 millions d'euros réunis dont 29 millions débloqués par l'Ukraine. "Cette conférence est devenue une véritable percée", a-t-il déclaré.
Afin de transformer Tchernobyl en un "site écologiquement sûr", Viktor Ianoukovitch a souligné la nécessité de "construire un nouveau sarcophage autour du réacteur accidenté ainsi qu'un dépôt sûr pour le combustible nucléaire usagé".
Nouvelle chape en 2015
Le réacteur no4 de Tchernobyl a explosé le 26 avril 1986, contaminant une bonne partie de l'Europe, en particulier l'Ukraine, la Biélorussie et la Russie. Il a été recouvert à la va-vite d'une chape qui est maintenant fissurée.Un consortium formé par les sociétés françaises Bouygues et Vinci a remporté en 2007 un appel d'offres pour la construction d'un nouveau sarcophage étanche.
Cette nouvelle enceinte de confinement, une grande arche en acier de 108 mètres de haut et d'un poids de 20’000 tonnes, sera assemblée à côté, puis glissée au-dessus du sarcophage existant. Les travaux ont commencé fin 2010 et l'opération doit être achevée en 2015.
ats/bkel