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Libye: conseillers militaires britanniques envoyés

Les conseillers britanniques proposeront d'améliorer les structures d'organisation militaires des rebelles (ici près de Misrata). [AP Photo/Ben Curtis]
Les conseillers britanniques proposeront d'améliorer les structures d'organisation militaires des rebelles (ici près de Misrata). - [AP Photo/Ben Curtis]
Alors que le conflit semble s'enliser un mois après le début de l'intervention internationale en Libye, le 19 mars, la Grande-Bretagne a annoncé mardi qu'elle enverra des conseillers militaires auprès des rebelles du Conseil national de transition (CNT). Les combats auraient fait 10'000 morts en tout, selon le CNT.

La Grande-Bretagne a décidé de dépêcher une équipe de "militaires expérimentés" auprès du CNT. Selon le Foreign Office, elle devra "conseiller le CNT sur la façon d'améliorer ses structures d'organisation militaires, ses communications et sa logistique, ainsi que sur les meilleurs moyens de distribuer l'aide humanitaire et l'assistance médicale". Les militaires britanniques, poursuit-t-il, "ne seront pas impliqués dans l'entraînement ou l'armement des forces d'opposition" et "ne participeront pas à la préparation ou à l'exécution d'opérations du CNT".

En France, le président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale Axel Poniatowski, a réclamé lundi à l'Otan l'envoi de forces spéciales au sol pour éviter "l'enlisement". Mais le chef de la diplomatie, Alain Juppé, s'est déclaré mardi "tout à fait hostile" à l'envoi de forces sur le terrain, jugeant qu'il revenait à la rébellion d'assurer le guidage des chasseurs-bombardiers de l'Otan.

Après un mois de bombardements de l'OTAN en Libye, le conflit ne trouve toujours pas d'issue. [AFP - Marwan Naamani]
Après un mois de bombardements de l'OTAN en Libye, le conflit ne trouve toujours pas d'issue. [AFP - Marwan Naamani]

Opérations humanitaires

Par ailleurs, les opérations d'aide humanitaire aux milliers de personnes prises au piège d'une guerre civile ayant fait, selon le le chef du Conseil national de transition (CNT) libyen, 10'000 morts en deux mois s'accéléraient mardi. Le PAM a annoncé l'ouverture du premier couloir humanitaire dans l'ouest de la Libye. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé préparer une troisième opération d'évacuation de migrants bloqués dans la ville assiégée de Misrata (ouest), grâce à une promesse de fonds des autorités britanniques.

A Misrata, située à 200 km à l'est de Tripoli et théâtre d'intenses combats, un millier de personnes ont été tuées en six semaines, a-t-on indiqué lundi de sources médicales. Selon l'OIM, un troisième bateau devrait arriver dans les prochains jours dans cette ville pour permettre d'évacuer quelque 1000 migrants supplémentaires sur les 5000 toujours bloqués dans des conditions désastreuses.

La ville de Misrata est au centre des combats entre les forces de Kadhafi et les rebelles. [AFP - Phil Moore]
La ville de Misrata est au centre des combats entre les forces de Kadhafi et les rebelles. [AFP - Phil Moore]

Cinq mille étrangers bloqués

"La situation à Misrata s'est sérieusement détériorée ces derniers jours. Cinq mille travailleurs étrangers pauvres sont bloqués sur un quai", a dit lundi le secrétaire d'Etat britannique pour le développement international Andrew Mitchell. Le Comité international de la Croix-Rouge a de son côté annoncé avoir évacué lundi 618 migrants du port de Misrata à bord d'un bateau se dirigeant vers l'Egypte et va y envoyer par bateau des médicaments, de la nourriture et de l'eau potable notamment.

Dans l'extrême ouest du pays, où les combats font rage, quelque 10'000 Libyens ont fui les montagnes ces 10 derniers jours vers la Tunisie voisine, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés. La région montagneuse d'Al-Jabal Al-Gharbi, sous contrôle des rebelles, et notamment les villes de Yefren et Nalout, a été la cible lundi de pilonnages intensifs par les forces du colonel Kadhafi. Plus d'une centaine de personnes y ont été tuées depuis dimanche, selon des habitants.

Mardi matin, l'Otan a mené des raids sur Tripoli, Aziziyeh et Syrte, ville natale du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, selon l'agence officielle Jana. L'Alliance atlantique a annoncé de son côté avoir effectué des frappes "multiples" contre des centres de commandement des forces pro-Kadhafi, y compris dans la région de Tripoli, dans la nuit de lundi à mardi.

afp/cab

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Demande formelle de troupes au sol

Un responsable des rebelles qui contrôlent Misrata a indiqué mardi qu'ils demandaient formellement l'intervention de troupes occidentales au sol pour assurer leur protection.

Nouri Abdallah Abdoullati a indiqué à la presse que les rebelles demandaient l'envoi de soldats français et britanniques sur la base de principes "humanitaires". "S'ils ne viennent pas, nous allons mourir", a-t-il déclaré.

Les rebelles à Misrata n'ont pas de contact direct avec les forces de la coalition, et Nouri Abdallah Abdoullatia indiqué que leur requête avait été envoyée la semaine dernière sous forme de lettre via le Conseil national de transition, organe politique représentatif de la rébellion et basé à Benghazi. Mais ils n'ont pas encore obtenu de réponse, a-t-il ajouté.