Une déclaration à la presse a été rédigée par l'Allemagne et le Liban, deux membres du Conseil de sécurité, mais a été finalement bloquée par une minorité, ont précisé des diplomates.
"Il y a eu un appel à la retenue et nous avons entendu des informations inquiétantes sur le Yémen", a expliqué aux journalistes Susan Rice, ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU. "Les membres du Conseil de sécurité ont eu une discussion qui en valait la peine", a-t-elle dit sans autre détail.
La contestation a fait 125 morts
Depuis fin janvier, la contestation violente du régime du président Ali Abdallah Saleh a fait plus de 125 morts parmi les manifestants, dont deux nouveaux mercredi (lire encadré). L'ambassadrice a ajouté que le Conseil avait exprimé son soutien à la médiation du Conseil de coopération du Golfe (CCG), chargé de trouver une issue à la crise au Yémen où le président s'accroche au pouvoir malgré une forte contestation de la rue.
"Nous avons signifié notre inquiétude au sujet de la situation qui se dégrade au Yémen et nous avons appelé à la retenue et au dialogue", a expliqué Peter Wittig, l'ambassadeur allemand à l'ONU, à l'origine de la réunion. Pour autant, il n'a pas précisé s'il s'agissait de la position allemande ou celle du Conseil de sécurité.
Avant la réunion, il avait déclaré aux journalistes que les négociations ne devaient pas "s'enliser" et que "toute nouvelle effusion de sang devait être évitée". Les chefs de la diplomatie du CCG ont entamé mardi soir à Abou Dhabi une réunion avec une délégation du régime yéménite sur les moyens de trouver une solution politique à la crise qui secoue leur voisin du sud.
afp/jzim
Deux nouveaux morts
Un manifestant et un policier ont été tués mercredi au Yémen, portant à huit depuis mardi le nombre de victimes de la crise qui secoue ce pays.
Un motard a ouvert le feu à l'aube contre des protestataires qui dormaient sur le lieu d'un sit-in permanent à Hodeïda, sur la mer Rouge, faisant un mort et huit blessés légers, selon les organisateurs du sit-in.
A Aden, dans le sud, un policier a été tué et trois autres blessés par les tirs de manifestants hostiles au régime, ont indiqué des sources de sécurité et médicale, alors que de nouvelles marches de protestation contre la répression étaient prévues à travers le pays.