Sujet très controversé, cette réforme que Barack Obama appelle de ses voeux depuis sa campagne de 2007-2008 a échoué lors de ses deux premières années de mandat, quand ses alliés démocrates contrôlaient encore les deux chambres du Congrès.
L'éventualité d'une telle remise à plat, pour résoudre notamment la question des quelque 12 millions de personnes vivant clandestinement sur le territoire américain, selon des estimations, semble s'être encore éloignée avec la prise de contrôle de la Chambre des représentants par les républicains à la suite des législatives de novembre.
Mais mardi, "le président a répété son engagement à faire adopter une réforme complète de l'immigration qui renforce la sécurité à nos frontières tout en remettant en état notre dispositif migratoire dysfonctionnel, et souligné que perpétuer un tel système n'était pas possible si les Etats-Unis veulent réussir à l'avenir", selon la Maison Blanche.
DREAM act bloqué par les républicains
Une loi qui aurait permis aux personnes arrivées illégalement sur le territoire des Etats-Unis dans leur enfance d'accéder sous condition à la nationalité américaine, le "DREAM act", a été bloquée par le Sénat en décembre après avoir été adoptée par la Chambre. Barack Obama, qui combat déjà les républicains sur le front budgétaire, "n'a pas l'intention de laisser le dernier vote en date sur le DREAM act constituer le dernier mot sur l'immigration", a expliqué aux journalistes un conseiller municipal de Los Angeles, Eric Garcetti.
"Le président a demandé à ce groupe de s'engager à faire en sorte que le débat continue sur cette question, afin qu'elle puisse être présentée au Congrès pour être en fin de compte résolue", a souligné pour sa part l'ancien chef de la police de New York et Los Angeles, Bill Bratton. Outre MM. Garcetti et Bratton, le groupe convié par Barack Obama comptait le maire de New York Michael Bloomberg, l'ancien gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger ou encore la directrice d'exploitation de l'entreprise Facebook, Sheryl Sandberg.
L'idée de la réunion était de "lancer un débat dans tout le pays et d'impliquer de nombreux secteurs de la société américaine afin d'insister auprès du Congrès pour qu'il crée un système répondant aux besoins de notre pays au XXIe siècle, qui fasse en sorte que les Etats-Unis restent un Etat de droit et un pays d'immigrants", a indiqué la Maison Blanche.
Prêt à régler le problème "une fois pour toutes"
Lors de son discours sur l'état de l'Union le 25 janvier, Barack Obama avait souhaité que les Etats-Unis résolvent "une fois pour toutes" le problème de l'immigration illégale, réclamant un effort consensuel en vue d'une réforme. "Je suis prêt à travailler avec les républicains et les démocrates pour protéger nos frontières, faire respecter les lois et nous occuper des millions de travailleurs sans papiers qui vivent actuellement dans l'ombre", avait affirmé le président, qui s'est depuis déclaré candidat à sa réélection en 2012.
Sa victoire à la présidentielle de 2008 avait été en partie attribuée à la mobilisation des minorités en sa faveur. Les Américains d'origine hispanique, dont les organisations représentatives réclament une réforme migratoire, avaient notamment voté aux deux tiers pour lui.
afp/jzim