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Obama change de ton pour la présidentielle 2012

Barack Obama remercie ses partisans démocrates à l'issue d'une soirée destinée à récolter des fonds pour sa campagne électorale, mercredi à San Francisco. [Mandel Ngan]
Barack Obama remercie ses partisans démocrates grâce aux fonds desquels il espère lever 1 milliard pour sa campagne. - [Mandel Ngan]
Avec un ton plus offensif qu'en 2007, le président américain Barack Obama a appelé mercredi soir ses partisans à se mobiliser en vue de la présidentielle de 2012 lors de deux soirées organisées pour attirer des donateurs. Plus tôt dans la journée, il était invité dans les locaux de Facebook pour défendre sa stratégie budgétaire.

Lors de deux réunions électorales en soirée à San Francisco, la première auprès de riches donateurs de son parti démocrate dans une résidence privée, la seconde dans une grande salle de spectacles face à un public enthousiaste surtout composé de jeunes, M. Obama a adopté mercredi un ton offensif. Plus tôt dans la journée, il défendait à Palo Alto sa stratégie budgétaire face à un public essentiellement composé de jeunes au siège de Facebook, qui retransmettait en direct cette séance de questions-réponses.

Réformes frustrantes

"Nous savions que ce ne serait pas facile" d'apporter le changement promis lors de la campagne victorieuse de 2007-2008, a remarqué M. Obama lors du second événement de la soirée à San Francisco. "Le changement, en vrai, c'est difficile", s'est-il exclamé, avouant être "parfois frustré" à cause de la difficulté à faire progresser des réformes.

Mais il a aussi fait applaudir les succès de son administration, comme le sauvetage du secteur automobile américain, le passage de la réforme de l'assurance-maladie, la remise à plat des règles régissant l'activité des banques ou l'abolition de la loi sur la discrimination des homosexuels dans l'armée.

Républicains égratignés

Lors de la première réunion, où des donateurs démocrates avaient payé jusqu'à 35'800 dollars le droit de dîner avec le président en petit comité dans une ambiance musicale assurée par Stevie Wonder en personne, le démocrate s'en est à nouveau pris au plan budgétaire avancé par les républicains majoritaires à la Chambre des représentants.

Ces derniers réclament des coupes claires dans le financement des acquis sociaux et de nouvelles réductions d'impôts pour les plus aisés. "Cela ne demande pas beaucoup d'imagination", a remarqué M. Obama.

"Les USA auxquels je crois"

"La façon la plus simple de réduire (les coûts de) l'assurance maladie est de ne plus offrir d'assurance-maladie aux gens. Mais ce ne sont pas les Etats-Unis auxquels je crois (...) C'est de cela qu'il va s'agir en 2012. Nous avons commencé quelque chose en 2008 et nous ne l'avons pas encore terminé. Et je vais avoir besoin de vous pour le faire", a-t-il dit.

Et lors du deuxième événement, plus populaire, auquel environ 2.500 personnes devaient assister, selon le parti démocrate, il a voulu galvaniser ses troupes en les adjurant de ne pas accepter des Etats-Unis "rétrécis". "Quand vous entendrez des gens dire que nous devons revoir nos rêves à la baisse (...) je veux simplement que vous vous souveniez de tous les progrès que nous avons effectués", a-t-il lancé.

A l'assaut des jeunes en réseau

Le président Obama était mercredi face au patron de Facebook Mark Zuckerberg, dans les locaux du réseau social qui retransmettait en direct cette séance de questions-réponses. [AFP - Mandel Ngan]
Le président Obama était mercredi face au patron de Facebook Mark Zuckerberg, dans les locaux du réseau social qui retransmettait en direct cette séance de questions-réponses. [AFP - Mandel Ngan]

"Le budget républicain qui a été présenté est plutôt radical. (Mais) je ne le qualifierais pas de particulièrement courageux", affirmait Barack Obama plus tôt dans la journée. Il avait été invité par Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook de 26 ans à  séance de questions-réponses. L'entreprise, qui prêtait les locaux de son siège de Palo Alto pour l'occasion, en a profité pour retransmettre l'événement en direct sur son réseau social.

Le budget 2012 présenté par le président républicain de la commission du budget à la Chambre des représentants, Paul Ryan, prévoit des coupes sévères dans les grands programmes sociaux pour tenter de résoudre la question des déficits à long terme.

Le président en exercice s'est fait l'avocat mercredi d'une approche plus "équilibrée" et a réitéré son souhait, face à Zuckerberg, d'une réforme fiscale "qui permet aux gens comme moi, et franchement, comme toi, Mark, de payer un peu plus d'impôts". "Cela ne me dérange pas", a assuré le PDG de 26 ans, à la tête d'une fortune personnelle de 6,9 milliards de dollars selon le dernier classement du magazine Forbes, grâce à son réseau rassemblant quelque 500 millions d'inscrits dans le monde entier.

Pas de cadeaux pour les riches

Face à un déficit budgétaire annuel de 1600 milliards de dollars et une dette dépassant 14'200 milliards, le président a fixé le 13 avril l'objectif de réduire le déficit de 4000 milliards de dollars cumulés sur 12 ans, et promis de laisser expirer fin 2012 les cadeaux fiscaux pour les plus riches, hérités de son prédécesseur républicain George W. Bush.

"Quelle que soit votre appartenance politique, il faut vous impliquer, surtout les jeunes ici, votre génération", a-t-il dit, appelant notamment à soutenir une réforme de l'immigration, jusqu'ici bloquée au Congrès. "Si vous mettez la même énergie (...) dans le processus politique que celle que vous avez mis dans Facebook, je vous garantis qu'il n'y a rien que nous ne pourrons pas résoudre", a-t-il lancé.

Lors de son déplacement sur la côte Ouest, le président-candidat participera à une troisième réunion publique en autant de jours, également consacrée à l'économie et au budget. Tout en soignant son message, il ne néglige pas le nerf de la guerre: d'autres soirées de donateurs du parti démocrate sont déjà agendées, alors que sa campagne espère lever jusqu'à un milliard de dollars d'ici à l'élection.

cmen avec les agences

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