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Un an sans gouvernement: la presse belge se désole

Yves Leterme
Yves Leterme a démissionné il y a un an, le 22 avril 2010.
Il y a un an jour pour jour, le Premier ministre belge Yves Leterme jetait l'éponge. A l'occasion de cet "anniversaire", la presse belge se désolait vendredi de l'absence de gouvernement, soulignant le fossé qui va grandissant entre Flamands et Wallons.

Les médias relèvent que si leur pays "tourne", le fossé n'a jamais été aussi grand entre les Flamands et les Wallons. "Pendant ces douze mois, c'est un pourrissement lent, souterrain et donc pervers de l'idée d'Etat belge", a estimé vendredi le journal francophone Le Soir qui a titré: "Et pourtant elle tourne".

"Une nouvelle Belgique plus efficace, structurée, pacifiée, aurait pu, aurait dû naître de ce chaos. Constater qu'il n'en est rien suscite le dépit, la déception, et une forme de dégoût", ajoute un éditorialiste du journal.

Une présidence de l'UE réussie

"Je ne regrette rien", assure de son côté dans le quotidien économique L'Echo le jeune chef des libéraux flamands, Alexander De Croo. Ce dernier souligne que la Belgique a, malgré le régime des "affaires courantes" de son gouvernement, réussi sa présidence de l'Union européenne et que le pays s'est doté d'un budget solide.

02-17, belgique, key.JPG [KEYSTONE - Virginia Mayo]
02-17, belgique, key.JPG [KEYSTONE - Virginia Mayo]

Le chef des libéraux flamands a rappelé que l'agence de notation Standard & Poor's a menacé d'abaisser la note de la dette belge s'il n'y a pas de gouvernement d'ici à l'été pour entreprendre les réformes économiques, notamment en matière de retraites. "L'été approche, nous prenons de véritables risques", a-t-il averti.

Après la démission d'Yves Leterme

Le 22 avril 2010, le Premier ministre Yves Leterme, un chrétien-démocrate flamand, avait dû jeter l'éponge à la suite du départ d'un parti clé de sa coalition, les libéraux flamands.

Ceux-ci s'étaient montrés mécontents d'un blocage sur les droits linguistiques des francophones de la banlieue néerlandophone de Bruxelles. Le roi Albert II avait alors accepté la démission du gouvernement le 26 avril.

La poussée des indépendantistes flamands de la N-VA, arrivés en tête côté néerlandophone lors des élections anticipées du 13 juin qui ont suivi, avait encore compliqué la situation. "Penser que l'on peut continuer à vivre dans cette sorte de quatrième dimension ("twilight zone") est une dangereuse illusion", a pour sa part estimé vendredi le quotidien flamand De Standaard.

ats/afp/hof

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