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Port de Misrata sécurisé suite aux frappes de l'Otan

Des centaines de migrants sont menacés à Misrata où des opérations d'évacuation sont organisées. [Amr Abdallah Dalsh]
Les navires humanitaires se sont succédés ces dernières semaines pour évacuer des milliers d'étrangers de Misrata. - [Amr Abdallah Dalsh]
Le port de la ville rebelle de Misrata était sécurisé mercredi, au lendemain d'une attaque par les forces pro-Kadhafi qui ont été repoussées à 40 km à l'est après des frappes de l'Otan et des combats au sol. La ville reste néanmoins encerclée par l'armée à l'est, au sud et à l'ouest, la seule voie de ravitaillement étant la mer.

Selon les rebelles, l'Otan a procédé à des frappes aériennes pendant la nuit à une quinzaine de kilomètres du port, essentiel pour ravitailler la ville assiégée depuis deux mois, et l'armée libyenne a été repoussée à 40 km.

"Les hommes de Kadhafi sont morts. Il reste des véhicules et des corps brûlés, et nous avons saisi beaucoup d'armes", a indiqué un chef de groupe rebelle, montrant notamment un missile Milan de fabrication française, des RPG et des armes automatiques.

Des centaines de réfugiés encore à Misrata

Mardi après-midi, des dizaines de roquettes étaient tombées sur le port et ses environs, touchant notamment un camp de tentes abritant des réfugiés africains cherchant à fuir la ville. Un Nigérien a été tué et une vingtaine de personnes blessées, selon un bilan actualisé du Croissant Rouge. De précédentes informations faisaient état de trois morts.

Il reste environ 1300 réfugiés à Misrata, essentiellement des Nigériens, mais aussi des Tchadiens, Ghanéens et Soudanais. Les navires humanitaires se sont succédés ces dernières semaines pour évacuer des milliers d'étrangers de la ville assiégée, d'où les rebelles avaient chassé les forces loyalistes lundi.

Plus de 60 tribus pour "une Libye unie"

Dans une déclaration publiée à Paris par l'écrivain français Bernard-Henri Lévy, soutien de la rébellion libyenne, les chefs ou représentants de 61 tribus libyennes y affirment leur volonté de construire "une Libye unie", "une fois le dictateur parti".

Les combats entre rebelles et pro-Kadhafi se cristallisent depuis plusieurs semaines autour de Misrata et de la région d'Al-Jabal Al-Gharbi, une zone montagneuse dans l'ouest du pays où la majorité de la population est d'origine berbère.

Obama débloque 25 millions de dollars pour les rebelles

L'Otan, qui a pris le 31 mars les commandes de l'intervention militaire, a annoncé qu'elle envisageait d'envoyer un représentant à Benghazi (est) pour nouer des contacts politiques avec l'opposition.

Sur le plan financier, le président américain Barack Obama a ordonné formellement le déblocage d'une aide non militaire urgente de 25 millions de dollars destinée aux rebelles. Elle pourrait comprendre des véhicules, camions-citernes, ambulances, ainsi que des équipements médicaux, des gilets pare-balles, des jumelles et des radios.

Plusieurs pays de l'Otan intervenant en Libye discutent par ailleurs avec les Etats-Unis de l'éventuelle fourniture de munitions, dont les stocks s'amenuisent après un mois d'opérations militaires, selon le Pentagone.

afp/jbu

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L'Italie envoie des avions

L'Italie va déployer huit de ses avions de chasse pour participer à des raids aériens ciblés de l'Otan en Libye, a déclaré mercredi le ministre italien de la Défense Ignazio La Russa,

"Les appareils et les équipages sont prêts et à la fin de cette intervention ils seront mis à la disposition de l'Otan pour être déployés", a annoncé le ministre devant les commissions des Affaires étrangères et de la Défense du parlement italien.

Jusqu'ici, l'Italie, ex-puissance coloniale en Libye et ex-grand allié du régime du colonel Mouammar Kadhafi, avait refusé de participer directement aux bombardements.

Zenten bombardée

Les forces du colonel Mouammar Kadhafi continuaient de bombarder mercredi soir la ville libyenne de Zenten, au sud-ouest de Tripoli, a constaté une équipe de l'AFP. "Ca continue de bombarder sévèrement", a rapporté un journaliste.

Plus tôt dans la journée, les forces loyalistes avaient frappé les abords immédiats de l'hôpital de cette ville, faisant trois blessés, selon l'hôpital et un témoin sur place. Plusieurs dizaines de roquettes Grad ont touché la ville, a indiqué un témoin sur place.

Depuis plusieurs jours, les habitants de l'Ouest libyen signalent une recrudescence des combats. Les forces loyales au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, stationnées dans la plaine, tentent de couper les communications entre les localités de cette zone montagneuse qui s'est soulevée dès le début du mouvement de contestation contre le régime.