Selon un responsable américain interrogé par l'AFP, Leon Panetta, 72 ans, doit remplacer M. Gates "cet été". Le républicain Robert Gates, 67 ans, avait été nommé à la tête du Pentagone par George W. Bush en 2006. Il avait fait part l'été dernier de son intention de se retirer dans le courant de 2011.
Panetta sera remplacé à la CIA par le général Petraeus, commandant des forces de la coalition en Afghanistan, ont indiqué des officiels américains à l'agence Reuters. Selon ces sources, l'annonce officielle devrait être faite dans le courant de la semaine.
Nouvel ambassadeur à Kaboul
En outre, expliquent les chaînes de télévision ABC et NBC, le général John Allen, actuellement commandant en second du Centcom, le commandement de l'armée américaine, devrait succéder au général Petraeus en Afghanistan.
Enfin, l'actuel ambassadeur américain à Kaboul, Karl Eikenberry, devrait laisser sa place à Ryan Crocker, diplomate de carrière, qui a notamment été en poste au Pakistan et en Irak. Interrogé par l'AFP, un haut responsable de la Maison Blanche n'a pas souhaité commenter ces changements de personnes.
Critique envers l'administration américaine
Nommé par le président Barack Obama, Leon Panetta dirige la centrale américaine de renseignement depuis 2009. Il n'est pas militaire. Le général Petraeus avait remplacé le général Stanley McChrystal il y a à peine un an, après que ce dernier ait été révoqué par le président Obama en raison d'une interview très critique envers l'administration américaine accordée au magazine Rolling Stone.
Considéré comme l'artisan de la stratégie gagnante des Etats-Unis en Irak, le général David Petraeus, 58 ans, passe pour être respecté de tous. Pour preuve, sa nomination à la tête des forces de la coalition en Afghanistan avait été confirmée à l'unanimité par le Sénat l'été dernier.
jbu/agences
Huit soldats américains tués à Kaboul
Huit soldats américains, un civil américain et un militaire afghan ont été tués mercredi à l'aéroport militaire de Kaboul lors d'une fusillade qualifiée d'"attaque" par le Pentagone, un nouveau coup dur pour la coalition internationale chargée de former les forces afghanes.
Les forces gouvernementales afghanes sont soupçonnées d'être de plus en plus infiltrées par les rebelles talibans - qui affirment que la fusillade de mercredi était une attaque menée par un de leurs kamikazes - alors qu'elles sont censées assurer la sécurité du pays à la place de l'Otan d'ici la fin 2014.
La fusillade a eu lieu en fin de matinée à l'intérieur du centre de formation de l'aviation afghane, géré par l'Otan et situé dans l'enceinte de l'aéroport militaire, dans le prolongement de l'aéroport civil de la capitale, un complexe parmi les mieux protégés de Kaboul.
Kamikaze infiltré
"Huit militaires de l'Isaf (la force de l'Otan en Afghanistan) et un sous-traitant ont été tués" par des tirs d'armes légères, a annoncé la mission de formation de l'Otan en Afghanistan (NTM-A), qui dépend de l'Isaf.
Un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a assuré qu'il s'agissait d'une attaque menée par un kamikaze rebelle "employé" sur la base. Selon le colonel Mohammad Bahadur Raeeskhail, chargé des relations publiques de l'Armée de l'air afghane, l'incident s'est déroulé au moment du briefing quotidien, dans le "hall où le personnel afghan et étranger se réunit tous les matins".
"On ne sait pas exactement ce qui a déclenché la fusillade", a-t-il ajouté. En plus des tués, deux soldats afghans ont été légèrement blessés, a-t-il indiqué. Selon le colonel Raeeskhail, le militaire afghan abattu est un ancien pilote qui avait quitté l'armée, avant de revenir travailler dans les services administratifs de l'Armée de l'air il y a quelques mois.
Infiltration des forces afghanes
Cet incident survient alors que les rebelles talibans ont récemment lancé plusieurs attaques contre des cibles sensibles et très protégées d'Afghanistan, visant notamment les forces de sécurité, grâce à des soldats infiltrés ou des hommes vêtus d'uniformes de l'armée ou de la police.
Ces récentes attaques laissent craindre l'infiltration croissante des forces afghanes par les insurgés, qui ont gagné du terrain ces dernières années, alors que, parallèlement, les relations entre soldats afghans et militaires étrangers chargés de les former ou avec lesquels ils mènent des missions sur le terrain sont souvent tendues.
afp