Les Syriens en fuite, pour la plupart des femmes et des enfants transportant des matelas et quelques biens, sont arrivés au Liban par le point non-officiel de Bouqayaa situé dans la région frontalière de Wadi Khaled.
Ils ont raconté que les troupes syriennes avaient encerclé la ville de Tall Kalakh (centre-ouest) après une manifestation hostile au régime. "Ils autorisent les gens à en sortir mais pas d'y entrer", a affirmé Yehya Meri, 50 ans, qui a traversé au Liban avec sa femme et ses deux enfants, en provenance de cette ville de 25'000 habitants située entre la province de Homs et le port de Tartous, à environ 2 km de la frontière libanaise.
Ce témoignage ne pouvait être confirmé dans l'immédiat, les autorités en Syrie limitant le travail de la presse étrangère couvrant la révolte qui secoue le régime du président Bachar el-Assad depuis le 15 mars. Les ONG syriennes des droits de l'Homme estiment pour leur part que plus de 450 personnes ont trouvé la mort depuis le 15 mars.
Le flot de fuyards s'amplifie
Mahmoud Khazaal, ancien maire de la ville libanaise de Mkaybleh sur la frontière, a indiqué qu'environ 700 personnes avaient traversé la frontière pour se réfugier chez des proches au Liban. "Quelques personnes ont pris la fuite hier soir, mais le flot s'est vraiment amplifié ce matin, a-t-il indiqué. "La plupart de ceux qui fuient ont de la famille dans la région de Wadi Khaled".
L'armée libanaise a pris le nom des Syriens s'étant réfugiés au Liban et a renforcé sa présence près du point frontalier de Bouqayaa. Un poste-frontière officiel entre la Syrie et le Liban se trouve à un kilomètre environ de Bouqayaa, mais selon les personnes en fuite, la route syrienne y menant a été coupée à l'aide de pierres et de pneus, empêchant les voitures de l'atteindre.
La France souhaite que l'ONU se mette vite d'accord
La France a déclaré jeudi espérer une déclaration "prochainement" du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant les violences en Syrie, tout en regrettant que cette instance n'ait pu se mettre d'accord mercredi (lire: Troubles en Syrie) sans mentionner explicitement les blocage russe et chinois.
En rappelant que la France "condamne fermement la poursuite de la répression en Syrie", le porte-parole Bernard Valero a aussi appelé à une "action forte", vendredi à Genève, du Conseil des droits de l'homme.
A cette occasion, elle entend "également faire reconnaître à la communauté internationale le caractère incongru, dans le contexte actuel, de la candidature de la Syrie au Conseil des droits de l'homme au mois de mai", a-t-il précisé.
afp/jzim