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L'appel à négocier de Kadhafi balayé par la coalition

16 avril 2011: les combats se concentrent à l'ouest d'Ajdabyia. [Yannis Behrakis]
"Le temps des compromis est passé", ont déclaré les rebelles. - [Yannis Behrakis]
Le Conseil national de transition (CNT), organe politique des rebelles libyens, et l'OTAN ont rejeté l'appel lancé samedi par le colonel Mouammar Kadhafi à des négociations pour sortir de la crise en Libye. Les insurgés ont affirmé que le dirigeant libyen n'avait aucun rôle à jouer dans l'avenir de leur pays.

"Le temps des compromis est passé", a dit le porte-parole du CNT, Abdel Hafiz Ghoga, réagissant aux propos du dirigeant libyen qui a déclaré dans la nuit qu'il ne renoncerait pas au pouvoir et appelé Paris et Washington à négocier une sortie de crise. "Le peuple de Libye ne peut envisager ou accepter une Libye dans laquelle le régime de Kadhafi joue un rôle", a-t-il encore ajouté.

"Il nous faut des actes"

L'OTAN a elle affirmé que les frappes aériennes sur les forces gouvernementales libyennes se poursuivraient tant que des civils seraient menacés. "Il nous faut des actes, pas des mots", a dit à Reuters un responsable de l'Alliance atlantique.

Mouammar Kadhafi réclamait des négociations sans condition. [KEYSTONE - AL ARABIYA / HANDOUT]
Mouammar Kadhafi réclamait des négociations sans condition. [KEYSTONE - AL ARABIYA / HANDOUT]

"L'OTAN poursuivra ses opérations tant que toutes les attaques et toutes les menaces contre des civils n'auront pas cessé, tant que les forces de Kadhafi n'auront pas réintégré leurs bases et tant qu'un accès humanitaire total, sûr et sans entrave aux populations nécessitant une assistance n'aura pas été établi", a-t-il ajouté.

L'alliance militaire, qui a pris le relais des Etats-Unis, assure depuis le 31 mars le commandement des opérations menées en Libye pour faire appliquer la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Ce document instaure une zone d'exclusion dans le ciel libyen et autorise "toutes les mesures nécessaires" pour assurer la protection des populations civiles face à l'armée de Mouammar Kadhafi. "Ce régime a déjà annoncé à plusieurs reprises des cessez-le-feu et a continué d'agresser des villes et des civils. (...) Tout cessez-le-feu doit être crédible et vérifiable", a également ajouté ce responsable de l'OTAN.

Auparavant, Mouammar Kadhafi avait répété au cours d’un discours de 80 minutes qu'il ne renoncerait pas au pouvoir et avait appelé Paris et Washington à négocier avec lui une sortie de crise sans condition. Il a aussi menacé d'attaquer tout navire entrant dans le port de Misrata assiégé depuis deux mois, invitant les rebelles à se rendre.

Bombardements à Tripoli

Sur le terrain, des avions de l'OTAN ont bombardé un site proche du bâtiment abritant le siège de la télévision publique à Tripoli, au moment où Mouammar Kadhafi prononçait son discours, selon la télévision d'Etat.

Deux explosions ont été entendues à l'aube samedi dans le nord de Tripoli après des survols pendant plusieurs heures des avions de l'OTAN, a rapporté une journaliste de l'AFP sur place. A l'est de Tripoli, les combats se sont poursuivis jusqu'aux premières heures de samedi à Misrata reprenant vers 08h30 de façon intense dans le secteur de l'aéroport, selon des journalistes de l'AFP sur place.

De violentes explosions quasi continues et des tirs de mitrailleuses lourdes étaient audibles dans le secteur. Au moins quatre chars pro-Kadhafi qui avançaient vendredi sur la ville à partir de l'aéroport ont été détruits pendant la journée et dans la nuit par les forces rebelles, mais d'autres ont été signalés dans la zone, selon des sources rebelles.

agences/bkel

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1500 morts à Misrata

Selon le Croissant-Rouge, les violences à Misrata ont fait environ 1500 morts, habitants et rebelles, en deux mois.

Les pro-Kadhafi ont aussi enlevé plus de 500 habitants, selon le procureur local.

Pour le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés, l'escalade des violences dans l'ouest du pays a interrompu les flux de réfugiés partant vers le sud de la Tunisie.

Pour la seule journée de mercredi, 3100 personnes avaient fui via Dehiba.