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Situation toujours critique à Misrata

Un bateau de l'OIM a quitté Benghazi le 29 avril et attend l'autorisation d'accoster à Misrata afin de procéder à des évacuation.
Un bateau de l'OIM a quitté Benghazi le 29 avril et attend l'autorisation d'accoster à Misrata afin de procéder à des évacuations.
L'Otan a annoncé mardi que le port de Misrata restait accessible bien qu'il soit toujours bombardé par les forces loyales à Mouammar Kadhafi. Un millier d'immigrés et plusieurs centaines de patients, dont des blessés graves, attendent leur évacuation du port libyien, ont indiqué les agences de l'ONU.

"La situation à Misrata, soumise à des bombardements intenses, reste critique", mais "le port de Misrata n'est pas fermé" et "nous avons aménagé un couloir" maritime, a déclaré à la presse le vice-amiral Rinaldo Veri, au nom du quartier général de l'opération "Protecteur unifié", à Naples.

Quatre embarcations relevant des forces de Mouammar Kadhafi ont largué trois mines au large de Misrata vendredi dans le but apparent de couper la ville et ses 300.000 habitants de toute aide humanitaire.

Deux de ces mines ont été détruites samedi par l'Otan. Mais la troisième, partie à la dérive, n'avait toujours pas été repérée mardi après-midi, malgré l'arrivée dans la zone de chasseurs de mines de l'Otan, a précisé l'officier italien.

Évacuation en attente

"Nous faisons tous les efforts pour que le secteur soit sécurisé et nous cherchons toujours cette mine", a précisé l'amiral Veri, en appelant les armateurs de la marine marchande dont une unité traverserait la région concernée ou se dirigerait vers Misrata à prendre contact avec l'Otan.

Un millier d'immigrés et plusieurs centaines de patients, dont des blessés graves, attendent leur évacuation de Misrata, ont indiqué les agences de l'ONU à Genève. L'Organisation internationale pour les migrations a demandé à tous les belligérants de permettre à son bateau d'accoster au port de la ville assiégée. Le bateau de l'OIM a quitté Benghazi le 29 avril et attend depuis quatre jours l'autorisation d'accoster.

Le bombardement de la zone du port par les forces de Kadhafi et la menace des mines ont empêché le bateau d'approcher. "Chaque seconde compte. La situation est critique. Deux blessés graves dans les hôpitaux de Misrata sont morts en attendant d'être évacués", a affirmé un porte-parole de l'OIM à Genève.

Manque de moyens

Au moins 36 personnes en soins intensifs doivent être évacuées d'urgence, a ajouté l'organisation, selon laquelle 23 journalistes attendent aussi de pouvoir quitter la ville.

Plus de mille immigrés, notamment du Niger, du Ghana, du Tchad, du Nigéria, du Soudan, du Mali, de l'Egypte et du Bangladesh sont bloqués dans le port de Misrata. Une centaine de Philippins souhaitent également quitter la ville, a précisé l'OIM.

Selon le Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), "plusieurs centaines de patients attendent leur évacuation pour recevoir des soins médicaux urgents". Entre 500 et 800 patients ne peuvent pas recevoir les soins nécessaires dans les hôpitaux de Misrata.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué qu'il espère pouvoir rejoindre Misrata par la route d'ici à la fin de la semaine. Selon OCHA, une dizaine de bateaux ont pu jusqu'ici évacuer 12'000 personnes de Misrata depuis le début des hostilités. Ils ont permis d'acheminer plus de 3000 tonnes de secours. Mais divers équipements médicaux, médicaments et vaccins continuent de manquer.

agences/mre

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Les rebelles recherchent des fonds

Les rebelles libyens ont prévenu mardi que leur économie risquait de s'effondrer d'ici juin si la France, l'Italie et les Etats-Unis ne leur accordaient pas un crédit de 3 milliards de dollars garanti par les fonds gelés du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

"Les liquidités dont nous disposons dans le pays vont probablement suffire pour trois mois, quatre mois tout au plus", a déclaré Ali Tarhoni, chargé de l'économie et du pétrole au sein du Conseil national de transition (CNT.

"Je pense que si nous obtenons des lignes de crédit de nos amis en France, en Italie et aux Etats-Unis, ça ira", a-t-il dit devant les journalistes dans la ville de Benghazi, fief des rebelles dans l'Est de la Libye, précisant avoir "besoin de deux à trois milliards de dollars".

Cela permettrait au CNT de couvrir les prochains trois à quatre mois, a-t-il souligné.

Les dirigeants de la rébellion ne cherchent plus à obtenir que les fonds du colonel Kadhafi soient débloqués et versés au CNT mais ils souhaitent l'octroi de crédits par les pays dans lesquels ces fonds ont été gelés.

"Le consensus est qu'il y aura des lignes de crédit garantis par ces fonds", a-t-il dit, ajoutant que le consensus serait formalisé à la réunion de Rome.