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Réconciliation formelle des factions palestiniennes

Un accord a été trouvé entre le Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas de Ismaël Haniyeh, photographiés ici ensemble en 2007. [Hatem Moussa]
Mahmoud Abbas et le Hamas de Ismaël Haniyeh (ici ensemble en 2007.), ont scellé avec 11 autres groupes leur réconciliation formelle. - [Hatem Moussa]
Les factions palestiniennes, dont les mouvements rivaux Fatah et Hamas, ont scellé mardi leur réconciliation au Caire, mettant un terme à la division entre la Cisjordanie et Gaza. Cet accord ouvre la voie à des élections dans un an. La France pourrait par ailleurs reconnaître l'Etat palestinien cet automne.

L'accord palestinien prévoit la formation d'un gouvernement d'indépendants pour préparer des élections présidentielle et législatives simultanées dans un délai d'un an. Les deux parties vont s'atteler à la constitution de cet exécutif transitoire, pour remplacer les gouvernements de Salam Fayyad pour l'Autorité palestinienne et d'Ismaïl Haniyeh pour le Hamas.

Il prévoit par ailleurs la création d'un Haut conseil de sécurité, en vue de la future intégration des unités de sécurité des différents mouvements dans une force de sécurité "professionnelle" unique, ainsi que la libération de détenus du Fatah et du Hamas.

Signé par 13 groupes

Des représentants de 13 groupes ainsi que des personnalités indépendantes ont signé l'accord après des entretiens avec des responsables égyptiens dont le chef des renseignements Mourad Mouafi.

Outre le Fatah au pouvoir en Cisjordanie et le Hamas qui contrôle Gaza, le Jihad islamique, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche), le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP, gauche) ou le Parti du peuple palestinien (ex-communiste) l'ont également ratifié.

L'accord, conclu après un an et demi de tractations, est vivement critiqué par Israël qui y voit un renforcement du mouvement islamiste Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste.

"L'accord entre le Hamas, qui appelle à la destruction de l'Etat d'Israël, et le Fatah doit inquiéter tous les Israéliens, mais aussi ceux qui aspirent à la paix entre nous et nos voisins palestiniens", a déclaré le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu. Il a appelé Mahmoud Abbas à renoncer à cet accord et à "choisir la paix avec Israël".

Ingérence "inacceptable"

L'ingérence de Benjamin Netanyahu est "inacceptable", a immédiatement réagi le Fatah. Le Premier ministre israélien "doit respecter la volonté du peuple palestinien", a déclaré le chef de la délégation du Fatah au Caire, Azzam al-Ahmed.

Un haut responsable du Fatah a toutefois assuré que Mahmoud Abbas et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) continueraient de suivre le dossier des négociations de paix pour le moment dans l'impasse.

"Le rôle du gouvernement se limitera aux questions administratives concernant la vie des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie", a déclaré Azzam al-Ahmad. "Mais toutes les questions politiques, y compris les négociations du processus de paix, resteront de la responsabilité de l'OLP", a-t-il ajouté.

afp/mre

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La France prête à reconnaître un Etat

Nicolas Sarkozy a laissé entendre que la France pourrait reconnaître l'Etat palestinien cet automne, si le processus de paix avec Israël est toujours au point mort.

"Si le processus de paix reprend pendant l'été, la France dira qu'il faut laisser les protagonistes discuter sans bousculer le calendrier. Si, à l'inverse, le processus de paix est toujours au point mort en septembre, la France prendra ses responsabilités sur la question centrale de la reconnaissance de l'Etat palestinien", explique-t-il dans un entretien à paraître mercredi dans "L'Express".

Le président français annonce que les Etats-Unis et l'Europe prendront avant l'été une initiative pour relancer les pourparlers de paix en vue de l'assemblée générale de l'ONU en septembre.

Pour le président français, la paix entre Israéliens et Palestiniens "ne se fera pas si les Etats-Unis ne s'impliquent pas davantage", mais "les Américains ne réussiront pas seuls".

Netanyahu contre la reconnaissance

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu va tenter cette semaine à Londres et Paris de convaincre ses interlocuteurs de ne pas reconnaître un Etat palestinien sans règlement avec Israël.

Dans sa plaidoirie, Benjamin Netanyahu compte exploiter à fond l'accord de réconciliation signé mardi entre le Fatah du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le Hamas, qui contrôlent respectivement les zones autonomes de Cisjordanie et la bande de Gaza.

"L'accord entre Abou Mazen (Mahmoud Abbas, NDLR) et le Hamas porte un coup très dur au processus de paix", a indiqué Benjamin Netanyahu, soulignant qu'il martèlerait ce message, notamment devant le Premier ministre britannique David Cameron et le président français Nicolas Sarkozy.

Il a également tiré argument de la condamnation par le Hamas du raid américain qui a tué Oussama Ben Laden, qualifié de "moujahid" (combattant islamique).