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Etats-Unis: la guerre contre le terrorisme continue

La mort de Ben Laden est "un message sans équivoque de la ferme détermination de la communauté internationale de s'opposer au terrorisme", a déclaré Hillary Clinton. [Ton Gentile]
La mort de Ben Laden est "un message sans équivoque de la ferme détermination de la communauté internationale de s'opposer au terrorisme", avertit Hillary Clinton. - [Ton Gentile]
La bataille ne finit pas avec la mort de Ben Laden, a déclaré jeudi Hillary Clinton. La déclaration de la secrétaire d'Etat américaine survient quelques heures avant la visite prévue du président américain Barack Obama à Ground Zero, site des attentats du 11-Septembre à New York.

"N'oublions pas que la bataille pour arrêter Al-Qaïda et ses alliés ne s'arrête pas avec une mort", a souligné Hillary Clinton, même si cette mort constitue "un message sans équivoque de la ferme détermination de la communauté internationale de s'opposer au terrorisme".

Lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue italien, Franco Frattini, la secrétaire d'Etat a ajouté que les Etats-Unis et leurs alliés doivent continuer à travailler avec le Pakistan pour combattre Al-Qaïda après la mort de son chef. Hillary Clinton a reconnu que les relations entre son pays et le Pakistan n'ont pas toujours été faciles mais elle a promis que Washington allait continuer à soutenir le peuple pakistanais.

Barack Obama attendu à Ground Zero

Le site de "Ground zero" à New-York. [Seth Wenig]
Le site de "Ground zero" à New-York. [Seth Wenig]

Jeudi, Barack Obama "veut rencontrer les familles des victimes et les secouristes à huis clos", selon son porte-parole, Jay Carney.

"Il veut les voir, partager ce moment si important et signifiant, un moment aigre-doux pour de nombreuses familles de victimes" du 11-Septembre.

L'idée, selon la Maison Blanche, n'est pas de "parader", mais de rendre hommage aux victimes du 11-Septembre, qui ont donné le coup d'envoi de la guerre de Washington contre Al-Qaïda.

Le président américain a annoncé qu'il avait décidé de ne pas publier les photos du cadavre de Ben Laden, alors que les Etats-Unis assurent avoir fait une "impressionnante" moisson de renseignements dans sa villa.

"Laisser des preuves photographiques dans la nature" pourrait servir "d'outil d'incitation (à la violence) ou de propagande. Ce n'est pas dans notre genre. Nous n'arborons pas ce genre de choses comme des trophées", a déclaré Barack Obama, cité par son porte-parole (lire Élimination de Ben Laden).

Enquête et révélations sur le messager

Quatre jours après l'élimination de l'instigateur des attentats du 11-Septembre par 79 hommes des forces spéciales américaines, les Etats-Unis cherchent à faire "parler" des dizaines de disques durs, ordinateurs et clés USB saisis dans sa résidence. Avant de quitter Abbottabad, le commando américain a pris soin d'emporter tout ce qui pouvait constituer une source de renseignements. La quantité est "impressionnante", selon le directeur de la CIA, Leon Panetta.

Il s'agit surtout de "détecter les menaces en cours" et d'atteindre "d'autres cibles de grande importance au sein d'Al-Qaïda" comme son n°2, Ayman al-Zawahiri, selon Michael Leiter, qui dirige le Centre national antiterroriste américain.

Ayman al-Zawahiri sur un enregistrement vidéo diffusé en septembre 2004 sur Al-Jazeera.
Ayman al-Zawahiri sur un enregistrement vidéo diffusé en septembre 2004 sur Al-Jazeera.

Les Egyptiens au sein d'Al-Qaïda, conduits par Al-Zawahiri, auraient guidé les Américains jusqu'à Ben Laden en raison de divergences entre les deux hommes à la tête du réseau, affirme jeudi le journal saoudien al-Watan.

Citant "une source régionale intimement liée au dossier du terrorisme", le quotidien affirme que le messager, que les services de renseignement américains filaient et qui leur a permis de retrouver la trace de Ben Laden, travaillait en fait pour Zawahiri.

Le journal affirme que ce messager est un Pakistanais, et non un Koweïtien, dont l'identité aurait été révélée par des détenus à Guantanamo.

Le ministre américain de la Justice, Eric Holder, estime qu'il y aura "probablement" des noms ajoutés sur la liste antiterroriste établie par les Etats-Unis. Certains renseignements pourraient s'avérer gênants pour le Pakistan, soupçonné d'avoir fermé les yeux sur la cavale de Ben Laden.

La peur des représailles

Craignant des représailles d'Al-Qaïda, la communauté internationale reste sur le qui-vive. Un chef local d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) au Yémen a promis de venger Ben Laden: "Nous vengerons notre cheikh Oussama. Nous en apporterons la preuve aux ennemis de Dieu. Ils verront ce à quoi ils ne s'attendaient pas". Sans donner plus de précisions, il a indiqué que l'Aqpa "préparait un plan d'action pour la poursuite du jihad durant la prochaine étape".

Les talibans pakistanais alliés à Al-Qaïda, qui mènent une campagne d'attentats dans le pays depuis plus de trois ans, ont déjà juré de venger Ben Laden.

afp/hof

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