"J'ai ordonné (...) que Chubu Electric Power arrête les opérations de tous les réacteurs à la centrale nucléaire de Hamaoka", a déclaré Naoto Kan au cours d'une conférence de presse. "Cette décision a été prise pour la sécurité des habitants", a-t-il ajouté, évoquant un risque important de séisme majeur dans cette partie de l'archipel.
Concrètement, cette décision revient, à ce stade, à fermer les réacteurs 4 et 5, les deux seuls actuellement en fonctionnement dans cette centrale située dans la préfecture de Shizuoka, à près de 200 km au sud-ouest de Tokyo.
Naoto Kan a prévenu que cette décision risquait d'entraîner une pénurie d'électricité dans la région dans un premier temps. "Les autorités compétentes, dont le ministère de la Science, ont estimé à 87% les chances qu'un tremblement de terre de magnitude 8 frappe la région au cours des 30 années à venir", a souligné le Premier ministre japonais. Selon l'agence Kyodo, Chubu Electric a donné son accord pour suspendre les opérations.
Par ailleurs, des traces de radioactivité ont été détectées jeudi dans le port de Rotterdam (ouest) sur un conteneur en provenance du Japon, a-t-on appris vendredi auprès de la douane néerlandaise, près de deux mois après la catastrophe nucléaire de Fukushima.
Radioactivité aux Pays-Bas
"Les traces de radioactivité ont été mesurées sur les parois extérieures du conteneur, mais sa cargaison ne présentait aucune trace", a indiqué Gera van Weenum, une porte-parole de la douane néerlandaise, selon laquelle le taux de radioactivité mesuré "ne représente aucun danger". "Il y avait des spots de radioactivité allant jusqu'à 33 becquerels, mais la moyenne était de six becquerels", a précisé la porte-parole, soulignant que le taux maximum autorisé est de quatre becquerels.
La contamination a été constatée lors du passage du conteneur sous un portique de sécurité, mais la douane "a mis trop de temps" à l'intercepter pour un deuxième contrôle plus précis, selon la même source. Le conteneur a donc poursuivi sa route en camion jusqu'à son importateur, une société néerlandaise. "Nous nous sommes rendus là-bas et avons nettoyé le conteneur sur place", a souligné la porte-parole, expliquant que la cargaison, dont elle ignore la nature, a ensuite été déchargée et le conteneur transporté vers un endroit isolé pour un deuxième nettoyage.
Potentiellement dangereux
La société importatrice avait de son côté demandé jeudi à un spécialiste du contrôle des marchandises dans le secteur des transports, la société privée First Safety, de mesurer le taux de radioactivité du conteneur.
First Safety a mesuré un taux moyen de 40 becquerels et des spots de radioactivité de 200 becquerels, ce qui "pourrait être dangereux", a affirmé à l'AFP son directeur Hans Jansen. L'Union européenne avait décidé le 15 avril de renforcer les contrôles de radioactivité sur les navires arrivant du Japon, suite à la catastrophe nucléaire consécutive au séisme et au tsunami du 11 mars.
agences/cht