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Publication de vidéos saisies chez Ben Laden

Oussama Ben Laden pose ici en avril 1998 en Afghanistan.
Oussama Ben Laden et ses proches vivaient depuis cinq ans dans la propriété où il a été abattu.
Les Etats-Unis ont rendu publiques samedi cinq vidéos montrant le chef d'Al-Qaïda. Par ailleurs, une des épouses d'Oussama Ben Laden retrouvées dans la maison où il a été tué, a assuré qu'il y avait séjourné sans discontinuer ces cinq dernières années.

Les Etats-Unis ont rendu publiques samedi cinq vidéos montrant le chef d'Al-Qaïda. L'une d'elles, dont la date de réalisation n'a pas été déterminée, montre Ben Laden, barbe blanche, le crâne recouverte d'un bonnet noir et blotti dans une couverture marron en train de regarder la télévision par satellite.

Assis par terre, il utilise sa télécommande pour passer d'une chaîne à l'autre, s'arrêtant sur les canaux qui diffusent des images de lui.

Une autre vidéo, réalisée vraisemblablement entre le 9 octobre et le 5 novembre 2010 selon les responsables américains, montre Ben Laden s'adressant à la caméra comme lors des messages vidéo qu'il a périodiquement transmis depuis 10 ans.

Appelée "Un message au peuple américain", selon le haut responsable du renseignement, elle montre un Ben Laden à la barbe teinte en noir, et un logo en bas à droit de l'écran marqué "As Sahab". Elle aussi est muette. Trois autres vidéos rendues publiques montrent des essais d'enregistrement.

Les Etats-Unis publient des vidéos de Ben Laden
Les Etats-Unis publient des vidéos de Ben Laden / L'actu en vidéo / 41 sec. / le 7 mai 2011

Cinq ans dans la propriété

La plus jeune des trois femmes d'Oussama Ben Laden présentes dans le complexe d'Abbottabad, où son mari a péri, "a déclaré en arabe que Ben Laden et sa famille avaient vécu dans cette propriété ces cinq dernières années et qu'il n'avait jamais quitté cette maison", a affirmé un enquêteur pakistanais qui a requis l'anonymat.

"Mais il ne s'agit que de ses déclarations et nous ne les avons pas encore corroborées", a-t-il reconnu, précisant que cette Yéménite âgée de 29 ans portant le nom d'Amal Ahmed Abdulfattah avait été blessée par balle à la jambe dans la nuit de dimanche à lundi par les soldats d'élite américains ayant ensuite tué le chef d'Al-Qaïda.

Famille emmenée

Selon les mêmes responsables pakistanais, le commando américain a emporté le corps de Ben Laden et, "peut-être", un de ses fils vivant ou mort. Et les militaires pakistanais arrivés sur place après son départ ont retrouvé quatre cadavres dans la maison, ceux d'un autre fils de Ben Laden, de deux de ses gardes, "des Koweïtiens", et d'une femme.

Enfin, ils ont emmené 16 personnes découvertes vivantes dans la propriété, les trois épouses du chef d'Al-Qaïda, de nationalités yéménite et saoudienne, et 13 de leurs enfants, ont dit ces sources pakistanaises.

Dans un texte, Al-Qaïda s'est engagé à "poursuivre sur la voie du jihad" tracée par son chef et assure que "les soldats de l'Islam vont poursuivre, par groupes et individuellement, et sans relâche la planification" de leur lutte. Des menaces prises au sérieux par Barack Obama, dont le porte-parole Jay Carney a réagi en disant que les Américains étaient "extrêmement vigilants quant à cette éventualité".

"Insuffisances" de l'armée pakistanaise

Au Pakistan, où des centaines de personnes ont défilé vendredi, comme d'autres au Caire, à Istanbul et à Londres, dans la ville de Quetta à la mémoire de Ben Laden et pour appeler au jihad contre Washington, le chef d'état-major Ashfaq Parvez Kayani "a dit clairement que toute nouvelle action de ce type, violant la souveraineté du Pakistan, entraînerait une révision du niveau de la coopération militaire et dans le domaine du renseignement avec les Etats-Unis".

L'armée pakistanaise a parallèlement reconnu "ses propres insuffisances dans le renseignement sur la présence d'Oussama Ben Laden au Pakistan".

Le gouvernement américain a quant à lui demandé à Islamabad l'identité de certains hauts responsables du renseignement pakistanais afin de déterminer s'ils auraient eu des contacts avec le chef d'Al-Qaïda, selon le New York Times.

agences/mre

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