Près de deux mois après l'accident nucléaire de Fukushima, des ouvriers interviennent désormais directement dans le bâtiment du réacteur 1 de la centrale Fukushima Daiichi (n°1), toujours en situation instable, selon l'exploitant Tepco.
Sept techniciens et deux responsables de l'agence de sécurité nucléaire sont brièvement entrés dans la matinée au sein de ce bâtiment pour y effectuer des mesures et autres vérifications. "C'est la première étape pour préparer la mise en place d'un système de refroidissement", a déclaré un porte-parole.
La compagnie a également montré des photos de travailleurs portant des masques à gaz et combinaisons de protection oeuvrant dans le bâtiment de l'un des réacteurs gravement endommagés après le séisme et le tsunami qui ont ravagé le nord-est du Japon le 11 mars.
Nouveau système de refroidissement à construire
Tepco a précisé qu'elle étudiait la mise en place de barrières de rayonnement et d'autres équipements pour protéger les travailleurs dans cette enceinte où la radioactivité varie de 10 à 700 millisieverts par heure. Les niveaux de rayonnement sont toutefois restés "stables et faibles" près du site depuis l'ouverture des portes du bâtiment dimanche soir.
L'exploitant prévoit de construire un nouveau système de refroidissement en boucle fermée à l'extérieur de ce réacteur afin d'y réguler la température sans rejeter d'eau contaminée. L'opérateur espère achever ce travail d'ici trois semaines à un mois, selon les médias locaux, dans le but de stabiliser la situation sur le site d'ici à janvier 2012.
Jusqu'à présent, les équipes de Tepco, aidées par des pompiers et militaires, ont dû refroidir les réacteurs à l'aide de camions citernes et systèmes provisoires très précaires. Ces grandes quantités d'eau radioactives inondent le site et doivent sans cesse être pompées, un travail titanesque pas tenable à long terme.
Une centrale fermée à Hamaoka
La compagnie d'électricité japonaise Chubu Electric Power a pour sa part annoncé lundi qu'elle suspendait l'exploitation de sa centrale nucléaire de Hamaoka (centre), après une demande du gouvernement au nom de la sécurité des populations de cette région à forte activité sismique.
"Nous avons décidé de suspendre l'exploitation des réacteurs 4 et 5 et de reporter le redémarrage du réacteur 3 de la centrale nucléaire de Hamaoka", a déclaré le président de la compagnie, Akihisa Mizuno, lors d'une conférence de presse. Le réacteur 3 de cette centrale à cinq réacteurs est actuellement stoppé pour vérifications et les unités 1 et 2 ont déjà été fermées.
Cet exploitant privé, qui produit et distribue du courant dans le centre de l'archipel, a suivi une requête du Premier ministre, Naoto Kan, qui l'avait appelé vendredi à arrêter cette centrale. Akihisa Mizuno a souligné qu'il considérait cette demande comme "très sérieuse", même si la centrale répond aux normes parasismiques japonaises.
Risques sismiques élevés à Hamaoka
Toutefois, le récent accident nucléaire de la centrale Fukushima Daiichi a montré que des dispositions supplémentaires étaient parfois requises, notamment face au risque de tsunami dépassant les prévisions. Naoto Kan a souligné qu'il existait 87% de chances qu'un tremblement de terre de magnitude 8 frappe la région de Hamaoka d'ici 30 ans, selon des sismologues.
"Il est nécessaire de mettre en place des mesures sur le moyen et long termes, en particulier la construction de murs de protection face à la mer, capables de résister" à un tsunami géant, a expliqué Naoto Kan.
La centrale de Hamaoka est située, comme les autres centrales nucléaires nippones, en bord de mer, du côté de l'océan Pacifique. Elle se trouve à une centaine de kilomètres de la région industrielle de Nagoya et à 200 km au sud-ouest de Tokyo.
agences/jzim