Les rebelles ont le contrôle total de l'aéroport et plusieurs centaines d'entre eux célébraient cette importante avancée dans la rue, selon le correspondant. Les forces loyalistes ont laissé derrière elles des chars auxquels les rebelles ont mis le feu, a-t-il ajouté.
Tripoli à nouveau visé
Les insurgés ont également saisi 40 roquettes Grad aux troupes gouvernementales dont les tirs d'obus de mortier ont fait 13 blessés parmi les rebelles. Le nombre de combattants pro-régime blessés ou tués dans ces combats n'était pas dans l'immédiat connu.
Dans le reste du pays, plusieurs missiles ont touché mercredi après-midi l'est de la capitale libyenne Tripoli après un survol intense du secteur par des avions, a annoncé un témoin. Ils ont visé la région de Tajoura, mais il n'était pas possible dans l'immédiat de savoir quelles étaient les cibles exactes.
En outre, au moins deux rebelles ont été tués et 15 autres blessés dans des combats avec les forces loyales au dirigeant Mouammar Kadhafi dans un village près de Zenten, dans les montagnes berbères au sud-ouest de Tripoli, selon un correspondant de l'AFP. Les combats ont eu lieu à Rya Ina, un village situé à 15 km à l'est de Zenten dont les habitants sont divisés entre pro et anti-Kadhafi.
L’ONU réclame un cessez-le-feu
Sur le plan diplomatique, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé mercredi les autorités libyennes à cesser de viser les civils et mettre fin aux combats "à Misrata et ailleurs" dans le pays, estimant qu'il fallait poursuivre le dialogue politique.
"J'ai dit (au Premier ministre) que les autorités libyennes devaient cesser d'attaquer les civils", a expliqué Ban Ki-moon lors d'une conférence de presse à Genève, évoquant une conversation téléphonique, mardi soir, avec le Premier ministre libyen Al-Baghdadi Ali Al-Mahmoudi.
"J'ai dit qu'il devait y avoir des négociations sur un cessez-le-feu immédiat et vérifiable afin de permettre une résolution pacifique du conflit", a-t-il ajouté.
La situation en Méditerranée préoccupante
Concernant le sort tragique de milliers de migrants qui fuient la Libye par voie maritime, Ban Ki-moon s'est dit "perturbé par les témoignages indiquant que des personnes fuyant les combats perdent la vie en mer". "J'ai demandé aux vaisseaux patrouillant en Méditerranée de ne pas attendre les appels de détresse, les appels à l'aide", a-t-il poursuivi. (lire: Drame de l'exil)
Mardi, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) avait déjà demandé à tous les navires croisant en Méditerranée de respecter les codes de sauvetage de vies humaines en mer, après plusieurs naufrages de bateaux de réfugiés fuyant la Libye.
D'après les estimations de l'ONU, près de 750’000 personnes ont fui la Libye depuis l'offensive des forces du colonel Kadhafi contre l'opposition.
L’UE veut un bureau à Benghazi
Pour sa part, l'Union européenne a annoncé la prochaine ouverture d'un bureau à Benghazi pour aider les rebelles."J'ai l'intention d'ouvrir un bureau à Benghazi, afin de pouvoir avancer sur la question de l'aide", afin de "soutenir la société civile et le Conseil national de transition" (CNT, rebelles), a déclaré la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton devant les députés européens à Strasbourg.
agences/bkel
Le sort de Kadhafi agite les esprits
Au lendemain de frappes de l’Otan sur Tripoli qui auraient visé un complexe de Mouammar Kadhafi, la presse italienne se demandait mercredi si le raïs libyen était mort ou vivant, aucune image de lui n'ayant été montrée par la télévision libyenne depuis dix jours.
Dans le même temps, le ministre italien de la Défense Ignazio La Russa a indiqué qu’un bombardement sur un objectif militaire en Libye où le colonel Mouammar Kadhafi se trouverait serait justifié.
"Les objectifs militaires ne se définissent pas et ne sont pas frappés selon qui s'y trouve ou qui ne s'y trouve pas, sur la base de ce qu'affirme la résolution de l'ONU", a-t-il déclaré dans le quotidien Il Messaggero.
Le ministère français des Affaires étrangères a pour sa part indiqué n’avoir aucune information relative à la situation de Mouammar Kadhafi.. "Je n'ai pas d'information relative à la situation personnelle de M. Kadhafi", a déclaré le porte-parole du ministère français, Bernard Valero.
"Nous n'avons plus de contacts officiels directs avec le régime de Kadhafi depuis la fermeture de notre ambassade et le rapatriement de notre personnel diplomatique le 26 février", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Bernard Valero.
Au cours des derniers jours, l'Otan a accentué ses bombardements à Tripoli, en assurant ne pas viser explicitement le chef d'Etat libyen mais uniquement des cibles militaires.
Le 30 avril, un fils du dirigeant libyen et trois de ses petits-enfants avaient été tués par un bombardement de l'Otan.