Les proches des journalistes français Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ont lancé vendredi un nouvel appel au gouvernement français afin qu'il accentue ses efforts pour faire libérer les deux hommes, otages en Afghanistan depuis 500 jours.
De nombreuses manifestations étaient prévues dans toute la France pour marquer cette date symbolique pour les deux journalistes de France Télévisions et leurs trois accompagnateurs afghans.
"C'est la plus longue prise d'otages de journalistes depuis les enlèvements au Liban dans les années 80", a rappelé Richard Coffin du comité de soutien aux otages qui fait part de sa "très grande angoisse". La dernière preuve de vie des journalistes, une vidéo montrée uniquement à leurs familles, date de novembre 2010.
Symbolique des 500 jours
"Les 500 jours, c'est symboliquement fort. Il faut les marquer. De notre côté dans le monde libre, c'est s'afficher, c'est manifester. C'est hurler notre désespoir pour eux", a lancé le journaliste Jean-Louis Normandin qui fut enlevé au Liban dans les années 1980, avec d'autres journalistes et diplomates français, dont certains restèrent otages plus de trois ans.
Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, âgés de 48 ans, qui travaillaient pour un magazine de la chaîne publique France 3, ont été enlevés le 30 décembre 2009 à 60 km de Kaboul, dans la province de Kapisa, région sous contrôle sécuritaire des troupes françaises.
Selon l'organisation Reporters sans frontières (RSF), Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier sont les seuls journalistes actuellement retenus en otages dans le monde. "Il faut multiplier les initiatives pour les sortir de là.
Sinon, il risque d'être trop tard. Ceux qui ont le pouvoir de faire libérer Hervé et Stéphane sont certainement au Pakistan, du côté de Quetta", a déclaré RSF. "Il faut que la France supplie le Pakistan d'intervenir et de mettre la pression sur les chefs des taliban. La mort de Ben Laden a affaibli ceux qui pensaient être à l'abri au Pakistan. Il faut en profiter", a ajouté l'organisation.
afp/mre
Autorités françaises prudentes
Les autorités françaises ont semblé très proches, à plusieurs reprises, d'obtenir la libération des deux journalistes. Mais après avoir affiché leur optimisme, en particulier au milieu de l'an dernier, elles restent désormais très prudentes.
"On a été tout près d'aboutir pour Ghesquière et Taponier au début de cette année. Malheureusement au dernier moment un blocage est venu. On a repris nos discussions par tous les canaux possibles. Conformément à la ligne que j'ai prise, je ne veux pas susciter de faux espoirs donc je ne donnerai pas de calendrier ni d'indications plus précises", avait déclaré le 4 mai le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.