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"Kadhafi blessé": confusion et démenti

Le fils de Mouammar Kadhafi aurait été tué dans un raid. [José Luis Roca / AFP]
Le colonel Kadhafi aurait été blessé selon l'évêque de Tripoli. - [José Luis Roca / AFP]
Le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a jugé "crédible" vendredi des déclarations de l'évêque de Tripoli selon lesquelles le colonel Kadhafi a fui Tripoli et serait "blessé", selon des propos rapportés par l'agence Ansa. Le gouvernement libyen a aussitôt démenti vendredi que Kadhafi soit blessé. Avant qu'un message audio du leader ne soit ensuite diffusé sur la télévision d'Etat.

"Mouammar Kadhafi est probablement blessé et ne se trouve sans doute plus à Tripoli", a déclaré Franco Frattini, citant l'évêque catholique de la capitale libyenne, Mgr Giovanni Innocenzo Martinelli.

Les Etats-Unis affirment quant à eux ne disposer d'aucun élément permettant d'affirmer que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi aurait été blessé, a déclaré vendredi le porte-parole du département d'Etat, Mark Toner.

Le gouvernement libyen a par ailleurs qualifié d'"absurdes" les propos tenus par le chef de la diplomatie italienne. Le dirigeant libyen a affirmé dans un message audio diffusé par la télévision d'Etat vendredi soir que les bombardements de l'OTAN ne pourraient pas l'atteindre car il est porté dans "les coeurs de millions de Libyens". "Je vais vous dire que vos bombardements ne m'atteindront pas parce que des millions de Libyens me portent dans leur coeur", a dit le dirigeant libyen, remerciant les dirigeants et chefs d'Etat qui ont demandé de ses nouvelles de santé après un raid de l'OTAN jeudi.

Le dirigeant libyen ne s'est toutefois pas montré en public depuis un raid mené le 30 avril par l'OTAN à Tripoli, dans lequel ont péri son plus jeune fils, Saïf al-Arab, et trois de ses petits-enfants. Les autorités libyennes avaient alors accusé l'Alliance atlantique (OTAN) d'avoir tenté d'assassiner le colonel Kadhafi.

La télévision libyenne avait par ailleurs diffusé mercredi soir des images de Kadhafi tournées selon elle dans la journée lors d'une réunion dans un hôtel de Tripoli.

Civils tués

Par ailleurs, au moins 16 "civils" ont été tués dans une frappe de L'OTAN à Brega, site pétrolier dans l'Est libyen aux mains des forces gouvernementales, ont affirmé vendredi les télévisions d'Etat.

Les chaînes libyennes Al-Libya et Al-Jamahiriya rapportaient toutes deux ce bilan, qui n'a pu être vérifié dans l'immédiat de source indépendante. Al-Libya a diffusé des images représentant selon elle sept hommes morts à Brega dans le raid de l'OTAN, survenu dans la nuit de jeudi à vendredi, et qui a fait selon la chaîne "des dizaines de blessés".

Les frappes aériennes de l'OTAN à Tripoli, autour de Syrte et de la ville portuaire de Misrata ont eu un impact significatif. [REUTERS - Esam Al-Fetori]
Les frappes aériennes de l'OTAN à Tripoli, autour de Syrte et de la ville portuaire de Misrata ont eu un impact significatif. [REUTERS - Esam Al-Fetori]

Selon les rebelles, les civils ont pour la plupart déserté Brega depuis les combats entre insurgés et forces de Mouammar Kadhafi. Dans cette zone un temps très disputée, des combats sporadiques se poursuivent et la ligne de front se déplace régulièrement entre Ajdabiya, carrefour stratégique contrôlé par les rebelles à 160 km au sud-ouest de Benghazi, et Brega, à 80 km plus à l'ouest.

Le 1er avril, l'OTAN avait tué par erreur neuf rebelles et quatre civils à l'est du port de Brega, et le 7, une nouvelle bavure de l'Alliance avait fait au moins 4 morts entre Brega et Ajdabiya.

agences/olhor


LES PRESSIONS INTERNATIONALES S'ACCROISSENT

Les pressions internationales sur le gouvernement libyen sont en train de provoquer "une désagrégation du régime de l'intérieur", a encore affirmé vendredi le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, à la web-télé du journal Corriere della Sera.

"Tout ceci est certainement en train de provoquer un effet: la désagrégation interne du régime, qui est ce que nous souhaitions", a déclaré Franco Frattini, à Corriere TV. Parmi les pressions, il a cité les raids aériens sur la Libye ainsi que le lancement, selon lui d'ici la fin mai, de mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale contre des membres du régime pour des crimes contre l'humanité commis en Libye.

"Il y a des signes de dissolution, une brèche s'est ouverte", a expliqué le ministre, en soulignant la présence "de nombreux drapeaux de la nouvelle Libye à l'est de Tripoli". Il a aussi évoqué "l'appel il y a deux jours d'un des neveux de Kadhafi, fils d'un frère ou d'une soeur de la tribu des Kadhafa, qui a demandé depuis Doha que l'opposition aille de l'avant et que les Kadhafa cessent de le soutenir".

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1200 personnes fuyant la Libye ont péri selon le HCR

Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), a estimé vendredi que quelque 1200 personnes fuyant la Libye pourraient avoir péri en Méditerranée et fait état de témoignages du refus de navires militaires de secourir un bateau de migrants à la dérive.

"Environ 12 000 personnes sont arrivées en Italie ou à Malte et nous craignons qu'au moins 1.200 autres soient mortes ou disparues" en mer, a indiqué Melissa Fleming, une porte-parole du HCR, lors d'un point de presse.

La porte-parole avait indiqué mardi que selon des témoignages de rescapés ou de membres de leurs familles, au moins 800 personnes auraient disparu dans la traversée de la Méditerranée depuis la mi-mars.

Un millier de réfugiés arrivés à Lampedusa

Un millier de réfugiés en provenance de la Libye sont arrivés vendredi à bord de plusieurs embarcations ou s'apprêtaient à débarquer sur la petite île italienne de Lampedusa, ont annoncé les gardes-côtes.

La première embarcation est arrivée tôt vendredi matin, à 06h00, avec 166 réfugiés dont neuf femmes et quatre enfants, selon la même source. Deux autres embarcations sont arrivées en fin de matinée, la première transportant 265 personnes, dont 16 femmes et trois mineurs, la deuxième environ 150 autres réfugiés provenant de Libye.

Une quatrième embarcation transportant environ 200 personnes, et qui se trouvait en difficulté dans le canal de Sicile, a été rejointe par un navire des gardes-côtés qui a accueilli à son bord les réfugiés et se dirige actuellement vers Lampedusa.