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La répression continue en Syrie et au Yémen

Le portrait du président syrien Bachar al-Assad a été brûlé durant une manifestation samedi à Istanbul. [Osman Orsal]
Le portrait du président syrien Bachar al-Assad a été brûlé durant une manifestation samedi à Istanbul. - [Osman Orsal]
Au moins neuf personnes ont été tuées en 24 heures en Syrie par les forces de l'ordre malgré des consignes officielles de ne pas ouvrir le feu sur les manifestants. La répression ne faiblit également pas au Yémen, alors que la grogne enfle à Oman.

Alors que le régime syrien fait face à un mouvement de contestation sans précédent depuis bientôt deux mois, au moins quatre personnes ont été tuées samedi et plusieurs autres blessées à Tall Kalakh, près de Homs (centre), par des tirs des forces de l'ordre, selon une source hospitalière. Cinq personnes avaient déjà été tuées vendredi.

Conséquence de la répression, plusieurs centaines de Syriens ont fui Tall Kalakh pour le village voisin de Wadi Khaled, dans le nord du Liban. Il s'agit surtout de femmes et d'enfants. Certains d'entre eux présentent des blessures par balles et au moins cinq ont été transportés dans des hôpitaux libanais. Un des blessés est décédé suite à des blessures à la poitrine.

Les arrestations de militants se poursuivent également, d'après le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Déjà quelque 700 morts

Le ministre de l'Information, Adnane Mahmoud, a annoncé vendredi l'ouverture d'un dialogue national pour sortir de l'impasse, de même que le retrait graduel de l'armée des foyers de la contestation, Banias (nord-ouest) et Deraa. Mais un militant a indiqué qu'à Banias, les chars s'étaient retirés du centre, mais les soldats et les forces de sécurité y étaient toujours présents.

La répression a fait quelque 700 morts et des milliers d'arrestations depuis le début du mouvement de contestation le 15 mars, suscitant de vives critiques au niveau international.

"Un régime qui tire au canon contre sa population perd sa légitimité", a dénoncé le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé. Trois sénateurs américains, les républicains John McCain et Marco Rubio et l'indépendant Joe Lieberman, ont par ailleurs réclamé le départ du président Bachar al-Assad qui, selon eux, a perdu sa légitimité.

Aussi au Yémen

Les manifestants antigouvernementaux sont toujours aussi nombreux au Yémen. [REUTERS - Khaled Abdullah Ali Al Mahdi]
Les manifestants antigouvernementaux sont toujours aussi nombreux au Yémen. [REUTERS - Khaled Abdullah Ali Al Mahdi]

Au Yémen, la contestation continue également. Des hommes armés ont tué six soldats et en ont blessé un septième samedi dans une province du centre du pays. Les militaires ont été attaqués à un poste de contrôle de Radda, une ville située dans la province de Baïda. Sept militaires avait déjà été tués vendredi.

Par ailleurs, selon des militants, la police a affronté des manifestants samedi dans la ville de Taez (sud), et a blessé trente d'entre eux lors d'un rassemblement organisé pour exiger le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. D'après un militant, la police a tiré des balles en caoutchouc, mais aussi des balles réelles sur les manifestants.

Par ailleurs, le médiateur du Conseil de coopération du Golfe est arrivé à Sanaa dans une nouvelle tentative de raviver son plan de sortie de crise, actuellement dans l'impasse.

agences/boi

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Dizaines d'arrestations à Oman

A Oman, plusieurs dizaines de personnes qui manifestaient pour l'emploi et les salaires ont été arrêtés samedi à Salalah, ville portuaire du sud du sultanat. Des heurts avec les forces de l'ordre ont lieu dans cette ville depuis plusieurs jours.

"Les forces de l'ordre ont fait usage de leurs bâtons et ont emporté des manifestants à bord de trois cars de l'armée", a rapporté un témoin.