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Dominique Strauss-Kahn a comparu lundi à son audience préliminaire devant le Tribunal pénal de New York. La juge a prononcé les 7 chefs d'inculpation retenus, dont agression sexuelle, tentative de viol et séquestration. Le patron du FMI a nié toutes les charges qui pèsent sur lui et plaidé non-coupable. Un avocat de la défense a proposé sa remise en liberté contre le versement d'une caution d'un million de dollars, mais l'accusation a dit redouter qu'il ne quitte les Etats-Unis pour la France, un pays qui n'extrade pas ses ressortissants. Le parquet a par ailleurs indiqué que les rapports des experts corroboraient les accusations de la plaignante. Il a annoncé qu'il enquêtait sur une autre affaire impliquant DSK. La prochaine audience est fixée à vendredi. Des dizaines de journalistes et des badauds se pressaient autour du tribunal.
Strauss-Kahn visiblement abattu
Après deux nuits passées en détention, Dominique Strauss-Kahn est apparu à son audience fatigué et abattu, les traits tirés et le regard souvent dans le vague, assis sur un banc en bois à côté de petits délinquants qui comparaissaient également, avant et après lui. Photographes et cameramen ont pu saisir des images de l'ancien ministre français. Il n'était pas menotté lundi, contrairement à dimanche soir, comme l'ont montré les images de sa sortie d'un commissariat de Harlem.
La parole aux avocats de DSK
Un avocat de Dominique Strauss-Kahn a affirmé que le cas du directeur du FMI bénéficiait d'une "ligne de défense forte" et qu'il était "tout à fait probable qu'il soit innocenté en fin de compte". A la sortie de l'audience, l'avocat a continué: "nous sommes évidemment déçus par la décision du tribunal". "Nous demandons à tous de reconnaître à Dominique Strauss-Kahn la présomption d'innocence". "Il est important de comprendre que cette bataille ne fait que commencer", a poursuivi l'avocat. "L'intention de Dominique Strauss-Kahn est d'essayer de rétablir son nom et sa réputation".
La suite de la procédure
Dominique Strauss-Kahn doit maintenant attendre qu'une chambre d'accusation (ou Grand Jury) décide formellement de l'inculper. La chambre d'accusation doit se réunir au plus tard dans les trois jours. Cette chambre d'accusation de 16 à 23 jurés populaires se réunir pour entendre les éléments de preuve de l'accusation et potentiellement le témoignage de la victime. Si la chambre d'accusation inculpe formellement le Français, il se verra signifier officiellement son inculpation durant une audience prévue le 20 mai. Le procureur livrera alors des éléments de preuve à la défense. "Normalement, le procès sera organisé dans un délai de trois mois à un an", explique un spécialiste.
Les événements de dimanche
Une femme de chambre de 32 ans travaillant dans l'hôtel Sofitel dans lequel Dominique Strauss-Kahn résidait a affirmé à la police avoir été agressée sexuellement par le directeur général du FMI samedi dans la suite qu'il occupait. Moins de quatre heures après les faits présumés, des agents se sont rendus à l'aéroport international JFK et ont prié Dominique Strauss-Kahn de les suivre, alors qu'il se trouvait à bord d'un appareil à destination de Paris. Quelques heures plus tard, la police a procédé à une séance d'identification durant laquelle la femme de ménage a identifié le Français. Sa comparution était attendue dimanche soir, mais elle a été repoussée à lundi. DSK, âgé de 62 ans, a en effet accepté de se soumettre à une série d'examens médico-légaux. Selon un rapport du consulat français de New York, des griffures ont été constatées sur le torse de Dominique Strauss-Kahn. A lire: Affaire Strauss-Kahn
Des images qui choquent la France
Dimanche soir, des images de Dominique Strauss-Kahn, visage sombre, mains menottées dans le dos et encadré par deux policiers, ont été diffusées par les médias. Le Français quittait alors le commissariat de Harlem, à New York, après y avoir passé plus de 24 heures.
Les accusations portées
La femme de chambre, qui serait d'origine africaine, dit être entrée dans la suite 2806 du Sofitel qu'elle pensait inoccupée, afin de la nettoyer samedi vers 13h locales (16h GMT). Selon le récit qu'elle a livré à la police, le patron du FMI serait alors sorti nu de la salle de bains, l'aurait poursuivie dans un couloir et poussée dans une chambre où il aurait commencé à l'agresser sexuellement. L'employée se serait débattue mais il l'aurait traînée vers la salle de bains, où il l'aurait forcée à pratiquer une fellation. Elle dit avoir réussi à se libérer et à s'échapper avant de raconter ce qui s'était passé au personnel de l'établissement qui a prévenu la police. La jeune femme a été transportée dans un hôpital et soignée pour des blessures légères.
L'emploi du temps de DSK disséqué
L'emploi du temps du patron du FMI durant la journée de samedi est décisif. Premièrement, la question du départ précipité de Dominique Strauss-Kahn de l'hôtel Sofitel reste peu claire. Des informations dimanche laissaient supposer que le patron du FMI avait fui l'établissement, oubliant son téléphone portable. Or, des témoignages diffusés lundi semblent indiquer le contraire. Le groupe hôtelier Accor, propriétaire du Sofitel, a affirmé que DSK avait bien signalé samedi son départ à la réception. Il a effectué les formalités pour quitter sa chambre entre 12h28 et 12h38 heures locales et la femme de ménage qui l'accuse y était entrée vers midi, a déclaré lundi une source au sein du groupe Accor. Ensuite, le Français aurait rejoint sa fille pour un déjeuner dans un restaurant, avant de prendre un taxi pour l’aéroport, où il se serait aperçu de l’oubli de son téléphone portable. Il aurait alors appelé la réception du Sofitel. C’est cet appel qui aurait permis aux policiers de le localiser.
Accusation d'agression sexuelle en 2002
Connu pour son penchant pour la gent féminine, Dominique Strauss-Kahn pourrait être inquiété dans une autre affaire d'agression sexuelle, cette fois-ci en France. L'écrivaine et journaliste Tristane Banon affirme avoir été agressée sexuellement en 2002 par le patron du FMI et envisage de porter plainte, selon son avocat. Tristane Banon, âgée de 31 ans, avait raconté en février 2007 dans une émission de télévision avoir été agressée sexuellement par Dominique Strauss-Kahn. Le nom de l'actuel patron du FMI avait toutefois été recouvert par un bip lors de la diffusion de l'émission. A l'époque, "Tristane a été dissuadée de déposer plainte par sa mère", Anne Mansouret, conseillère régionale appartenant au Parti socialiste, selon l'avocat.
Les conséquences pour le PS français
Le Parti socialiste français a vécu l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn, favori des sondages pour la présidentielle française en 2012, comme un coup de tonnerre. Le PS a toutefois annoncé lundi qu'il maintenait le calendrier des primaires visant à désigner son candidat pour l'élection. Le bureau du PS doit par ailleurs se réunir mardi. Le calendrier des primaires prévoit un dépôt des candidatures entre le 28 juin et le 13 juillet.
Les réactions en France
Le porte-parole des socialistes français Benoît Hamon a déclaré lundi soir que "les faits dicteront très vite notre attitude". "Notre position reste identique tant que les faits n'ont pas définitivement parlé. Et il est problable qu'ils parlent assez vite", a indiqué Benoît Hamon. Quant à la presse, elle est sous le choc lundi. Elle s'interroge sur les conséquences du scandale pour le PS. A lire: Médias et affaire DSK
La zone euro dans la tourmente
A Bruxelles, les ministres européens des Finances se sont réunis sans Dominique Strauss-Kahn pour évoquer la crise de la zone euro. L'Union européenne a tenté de relativiser l'impact sur la zone euro de l'arrestation du patron du FMI, même si elle se positionne déjà en vue de sa succession. A lire aussi: Zone euro en crise
cer avec les agences
Réunion du FMI en vue
Le Fonds monétaire international a annoncé lundi dans un communiqué qu'il réunirait "de manière informelle" son conseil d'administration pour le tenir au courant de l'état des poursuites judiciaires contre son directeur général Dominique Strauss-Kahn.
"Le conseil d'administration a prévu de se réunir de manière informelle cet après-midi pour être mis au courant des derniers événements à New York", a indiqué l'institution de Washington dans un communiqué.
Le FMI peut fonctionner sans DSK, ses fonctions étant assumées par intérim par son premier adjoint, l'Américain John Lipsky. Une réunion "informelle" signifie que le conseil d'administration n'a pas nécessairement l'intention de prendre une décision, voire de communiquer sur la façon dont il envisage la suite des opérations. Cette instance a le pouvoir de demander une procédure disciplinaire.
Les suites pour l'économie mondiale
L'euro secoué pour l'affaire DSK
Le cours de l'euro a été perturbé lundi par l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn.
Après l'annonce de l'arrestation du patron du FMI, l'euro est tombé à 1,4048 dollar en cours d'échanges asiatiques, son niveau le plus bas depuis le 29 mars, avant de se reprendre.
Vers 11H00 GMT, la monnaie unique européenne valait 1,4103 dollar, contre 1,4108 vendredi vers 21H00 GMT.
"Pas d'impact" sur la Grèce
Le patron du FMI n'a pas participé lundi à Bruxelles à une réunion importante sur la Grèce des ministres des Finances de la zone euro.
Il a été remplacé par une directrice générale adjointe chargée de l'Europe, Nemat Shafik. La Commission européenne a affirmé que l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn aux Etats-Unis n'aurait "pas d'impact" sur les programmes d'aide financière prévus pour les pays de la zone euro, notamment la Grèce.
L'arrestation de Dominque Strauss-Kahn et ses conséquences potentielles ont également eu un impact négatif sur les Bourses européennes lundi matin.