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DSK: la thèse du complot est très répandue

Dominique Strauss-Kahn ici avec son avocat Benjamin Brafman. [AFP - Emmanuel Dunand]
Dominique Strauss-Kahn ici avec son avocat Benjamin Brafman. - [AFP - Emmanuel Dunand]
Une majorité de Français (57%) considère que DSK, accusé de tentative de viol et d'agression sexuelle par une employée d'hôtel, est "victime d'un complot", selon un sondage de l'institut CSA publié mercredi. Quant à Libération, il révèle que le socialiste avait bien décidé d'être candidat en 2012.

En revanche, 32% des sondés estiment que le socialiste français, jusque-là favori de la présidentielle de 2012, n'est pas "victime d'un complot" et 11% ne se prononcent pas, selon cette enquête pour les médias BFM-TV, RMC et 20 Minutes.

Parmi les sympathisants socialistes, 70% croient en un complot contre le patron du Fonds monétaire international (FMI), 23% n'y croient pas et 7% ne se prononcent pas. Par ailleurs, 52% des personnes interrogées considèrent que les politiques ont eu en général un comportement responsable dans cette affaire, 38% pensant le contraire.

Les dirigeants du PS ont été "plutôt responsables" pour 57% des personnes interrogées, contre 31% qui pensent l'inverse. Le sondage a été réalisé par téléphone lundi 16 mai auprès d'un échantillon national représentatif de 1007 personnes âgées de 18 ans et plus.

DSK saura vendredi si un procès aura lieu

La chambre d'accusation (grand jury) de New York qui doit décider si le patron du FMI Dominique Strauss-Kahn est inculpé pour l'agression sexuelle dont il est accusé, et s'il y aura un procès, a jusqu'à vendredi pour se prononcer. Dominique Strauss-Kahn, interpellé samedi, a été écroué lundi par décision de la juge Melissa Jackson, qui a refusé de le libérer sous caution d'un million de dollars, deux jours après son arrestation à l'aéroport Kennedy de New York.

DSK [Shannon Stapleton]
DSK [Shannon Stapleton]

La chambre d'accusation de 16 à 23 jurés populaires doit se réunir en secret, et en l'absence d'un juge, pour entendre les éléments de preuve de l'accusation et décider d'ici vendredi d'une inculpation ou non. Vendredi au plus tard, Dominique Strauss-Kahn devrait donc se présenter au tribunal pour prendre connaissance de la décision de la chambre d'accusation.

Différents scénarios

Si le grand jury estime qu'il n'y a pas suffisamment d'éléments à charge dans cette affaire, Dominique Strauss-Kahn sera relâché, bénéficiant de l'équivalent américain d'un non-lieu. Mais si les jurés pensent que les arguments des procureurs sont fondés, une ordonnance de renvoi comportant au moins un chef d'inculpation criminel sera établie.

Le contenu de l'ordonnance de renvoi restera secret lors de cette audience. Les chefs d'inculpation pourraient avoir changé entre l'audition de lundi et l'audience faisant état de la décision du grand jury.

Il pourrait attendre son procès en prison

Le juge du tribunal de l'Etat de New York fixera alors une nouvelle audition qui pourrait se tenir entre dix et quinze jours après. A cette audition, le contenu de l'ordonnance de renvoi est rendu public et l'accusé plaide coupable ou non coupable. Si l'accusé plaide non coupable, un procès est organisé. A ce jour, la défense de Dominique Strauss-Kahn a toujours nié les charges qui pèsent contre lui.

En attendant son procès, DSK resterait placé en détention, la juge ayant estimé lundi qu'il pourrait s'enfuir en France, qui n'a pas d'accord d'extradition avec les Etats-Unis, en cas de liberté sous caution. Les avocats peuvent faire appel de ce placement en détention. Mais il est très rare qu'un juge revienne sur ce type de décision à moins que les procureurs aient trouvé un accord avec les avocats de la défense.

afp/mej

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