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Pas d'amnistie pour Hosni Moubarak

Hosni Moubarak, président égyptien déchu. [Amr Nabil]
Hosni Moubarak, président égyptien déchu. - [Amr Nabil]
L'armée égyptienne, qui dirige le pays, a démenti mercredi avoir l'intention d'amnistier l'ancien président Hosni Moubarak en échange d'excuses de sa part et de la remise de sa fortune à l'Etat, contrairement aux affirmations d'un journal égyptien.

"Ce qui a été rapporté dans les médias sur le fait que le Conseil suprême (des forces armées) pourrait s'orienter vers une grâce pour l'ancien président Hosni Moubarak ou sa famille n'est absolument pas vrai", a déclaré l'institution dans un communiqué posté sur sa page Facebook.

Mardi, le journal indépendant égyptien al-Chorouk avait affirmé que Hosni  Moubarak, 83 ans, chassé le 11 février du pouvoir par une révolte populaire, préparait une lettre dans laquelle il présenterait des excuses aux Egyptiens et remettrait ses avoirs à l'Etat, dans l'espoir d'obtenir une amnistie.

Malaises cardiaques

Le même jour, son épouse Suzanne, 70 ans, avait bénéficié d'une levée de sa mise en détention préventive après avoir remis à l'Etat l'argent qu'elle détenait sur des comptes en Egypte.

Les époux Moubarak sont actuellement dans un hôpital de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, où ils sont suivis pour malaises cardiaques. L'ancien président a été mis en détention préventive dans cet établissement le 13 avril dernier, en attentant que son état de santé permette un transfert en prison.

Hosni Moubarak et ses deux fils sont sous le coup d'enquêtes sur l'origine de leur fortune et pour la répression des manifestations anti-régime de janvier et février, qui ont fait officiellement plus de 800 morts.

afp/pym

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Suzanne Moubarak, une épouse très influente

Fille d'un père égyptien et d'une mère britannique, Suzanne Thabet est née le 28 février 1941 dans la ville de Matay, en Moyenne-Egypte. Son père, un médecin, a fait la connaissance de sa mère alors qu'il faisait des études en Grande-Bretagne.

Diplômée de l'université américaine du Caire, énergique derrière ses allures de femme tranquille à la mise en plis toujours impeccable, elle ne redoute pas d'intervenir dans les affaires politiques.

Ces dernières années, des rumeurs insistantes ont fait d'elle l'architecte du projet de la "république héréditaire" par lequel le fils cadet du couple, Gamal, un banquier de formation proche des milieux d'affaires, succéderait à son père.

Son influence durant les trois décennies au pouvoir de son époux se serait étendue à la nomination de certains ministres. Elle présidait aussi le Conseil national de la femme, une institution chargée de favoriser l'émancipation de la femme égyptienne, qui lui permettait d'avoir un rôle public.

Plusieurs lois, dont une connue sous le nom du "Kholea", qui donne à la femme le droit de divorcer si elle le souhaite, sont attribuées à l'épouse de l'ex-président. Les Egyptiens eux-mêmes l'appellent "la loi de Suzanne".

L'ex-Première dame a suivi son mari dans leur résidence de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, après sa démission sous la pression de la rue.

Elle a été hospitalisée le 13 mai, victime d'une crise cardiaque, quelques heures après avoir été placée en détention préventive dans le cadre de l'enquête sur sa fortune. Elle a été remise en liberté mardi après avoir remis ses avoirs à l'Etat, selon le ministère de la Justice.