"Dominique Strauss-Kahn a informé aujourd'hui le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) de son intention de démissionner de son poste de directeur général avec effet immédiat", a indiqué l'institution de Washington dans un communiqué publié peu après minuit (06h00 en Suisse). Le FMI a joint une lettre dans laquelle Dominique Strauss-Kahn explique ses raisons.
La succession de DSK à la tête du FMI commence a être ouvertement discutée, en particulier par les pays émergents qui cherchent à ravir ce poste habituellement réservé à un Européen.
"Protéger l'institution"
"C'est avec une infinie tristesse que je me sens contraint aujourd'hui de présenter au conseil d'administration ma démission de mon poste de directeur général du FMI", a-t-il écrit dans ce courrier. "Je tiens à dire que je nie avec la plus grande fermeté possible toutes les allégations qui ont été faites contre moi. Je veux protéger cette institution que j'ai servie avec honneur et dévouement, et en particulier, je veux consacrer toute ma force, tout mon temps, et toute énergie à prouver mon innocence", a-t-il ajouté.
Dominique Strauss-Kahn avait pris ses fonctions en novembre 2007 pour un mandat de cinq ans. Samedi, il a été interpellé dans un avion à l'aéroport de New York pour une affaire de crime sexuel, une femme de chambre d'un hôtel où il avait passé la nuit l'accusant de l'avoir agressée sexuellement et d'avoir tenté de la violer. Ses avocats ont déposé mercredi une demande de mise en liberté, deux jours après qu'une juge eut ordonné son incarcération.
Par ailleurs, Dominique Strauss-Kahn attand jeudi une nouvelle audience où sera traitée sa demande de libération sous caution. Pour ce faire, l'homme politique s'est engagé à payer un million de dollars et à rester à New York sous surveillance électronique.
L'intégralité du communiqué de DSK
"C'est avec une infinie tristesse que je me vois obligé aujourd'hui de proposer au conseil d'administration ma démission de mon poste de directeur général du FMI. Je pense d'abord en ce moment à ma femme - que j'aime plus que tout - à mes enfants, à ma famille, à mes amis.
Je pense aussi aux collaborateurs du FMI avec lesquels nous avons accompli de si grandes choses depuis plus de trois ans. A tous, je veux dire que je réfute avec la plus extrême fermeté tout ce qui m'est reproché.
Je veux préserver cette institution que j'ai servie avec honneur et dévouement, et surtout, surtout, je veux consacrer toutes mes forces, tout mon temps et toute mon énergie à démontrer mon innocence".
agences/jzim