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Strauss-Kahn a quitté la prison de Rikers Island

Les journalistes scrutent New York à la recherche de l'appartement de Strauss-Kahn. [KEYSTONE - Andrew Gombert]
Les journalistes scrutent New York à la recherche de l'appartement de Strauss-Kahn. - [KEYSTONE - Andrew Gombert]
Dominique Strauss-Kahn, accusé de crimes sexuels, est arrivé vendredi soir dans l'immeuble de Manhattan où il va résider temporairement après avoir quitté la prison de Rikers Island. Il sera sous surveillance constante.

L'arrivée de l'ancien patron du Fonds monétaire international dans cet immeuble du sud de Broadway, près de Ground Zero, site des tours jumelles détruites lors des attentats du 11-Septembre, a été confirmée à l'AFP par la police.

La caution et le dépôt de garantie de 5 millions ont été reçus et validés par le juge, qui a ordonné la libération de DSK après quatre jours de détention à la prison de Rikers Island, suite aux accusations de crimes sexuels à l'encontre d'une employée d'hôtel. L'ancien chef du FMI a été placé sous la garde d'une agence de sécurité qui entretient des liens étroits avec le parquet de New York

Lieu modifié

Dominique Strauss-Kahn devait s'établir dans un appartement sur la 65e rue à Manhattan, mais le lieu a dû être changé en raison de "l'invasion" de journalistes qui a dérangé le voisinage, a indiqué vendredi son avocat, William Taylor. L'homme de 62 ans restera "quelques jours", selon le juge Michael Obus de la Cour suprême de New York, dans cette résidence près de Ground Zero, appartenant selon la presse locale à la compagnie Stroz Friedberg chargée d'assurer sa mise en résidence surveillée. Il ne pourra sortir de cette résidence temporaire, à moins d'un cas de force majeure.

 Dominique Strauss-Kahn quittera ensuite cet appartement pour un autre permanent duquel il pourra sortir pour des raisons spécifiques - audiences, rendez-vous d'avocats, visites chez le médecin ou à la synagogue - s'il en fait la demande au moins six heures à l'avance, a indiqué la justice new-yorkaise. Et il ne pourra pas sortir entre 22h00 à 06h00

Prochaine étape en juin

Dominique Strauss-Kahn a dû verser une caution d'un million de dollars. [AP Photo/Richard Drew]
Dominique Strauss-Kahn a dû verser une caution d'un million de dollars. [AP Photo/Richard Drew]

La prochaine convocation de l'ancien ministre français a été fixée au 6 juin par la justice américaine. A cette audition, l'accusé devra plaider coupable ou non coupable des sept chefs d'accusation contre lui. S'il plaide coupable, il n'y a pas de procès. Et s'il plaide non-coupable, comme ses avocats l'ont suggéré, alors un procès sera initié.

DSK pourrait aussi tenter d'obtenir un accord avec la justice, mais cela impliquerait qu'il plaide coupable à minimum un des chefs d'accusation en contrepartie d'une peine moins importante que les 74 ans de prison auxquels il fait face, selon des experts du droit pénal américain.

S'il plaide non-coupable le 6 juin, "il est peu probable que la date du début du procès soit annoncée" le jour même, pense Randolph Jonakait, professeur à la New York Law School. Les avocats des deux parties devront se préparer au procès en recoupant les témoignages, analysant des traces d'ADN, de sang, de salive, voire de sperme, sur les lieux de l'agression présumée, et des informations sur les caméras de surveillance et les clés magnétiques des chambres du Sofitel.

Procès peut-être pas avant 2012

"Si c'était un citoyen normal on pourrait s'attendre à ce que le procès commence en début d'année prochaine, mais là il s'agit d'une affaire de haut rang, il se pourrait que la justice" procède plus rapidement, pense Randolph Jonakait. En tous les cas, "il y a des chances qu'il soit toujours ici (à New York, ndlr) dans un an", dit-il.

Du déni catégorique à la relation sexuelle consentante, les avocats de Dominique Strauss-Kahn ont en théorie plusieurs cartes en main pour le blanchir des accusations qui pèsent contre lui, estiment des experts. "Les cas d'agressions sexuelles sont très difficiles à prouver. L'une des principales raisons est qu'il y a très rarement des témoins", selon Brenda Smith, professeur à la faculté de droit de l'Université américaine à Washington.

Car, même si les avocats de la plaignante ont des preuves qu'il y a eu fellation, comme l'évoque l'inculpation, il faudra alors prouver que cet acte a été forcé, donc non consentant, ce qui est plus difficile à établir hors de tout doute raisonnable, selon des experts du droit pénal américain.

agences/boi

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