Cet écart de plus de huit points vient sanctionner les socialistes, au pouvoir depuis 2004 en Espagne, à moins d'un an d'élections législatives, et à un moment où le pays est plongé dans la crise économique et en proie depuis quelques jours à une rébellion sociale inédite.
Au précédent scrutin municipal en 2007, le parti socialiste (PSOE), avait déjà perdu, mais de justesse, face au PP, avec 34,9% des voix, contre 35,6% pour le PP.
Manifestations à Madrid
A Madrid, les manifestants qui ont pris possession de la place de la Puerta del Sol au début de la semaine pour protester contre les retombées de la crise économique, ont décidé de poursuivre cette occupation "jusqu'à dimanche prochain au moins".
Dans ce contexte troublé, toutes les communes d'Espagne ont élu leurs conseils municipaux et 13 des 17 régions autonomes leur Parlement. Quatre grandes régions, la Catalogne, le Pays Basque, la Galice et l'Andalousie, représentant environ la moitié des électeurs espagnols, votent à d'autres dates.
Le PSOE donné perdant aux législatives
Au total des dizaines de milliers de personnes protestent depuis une semaine dans différentes villes contre des mesures d'austérité. Le plan de rigueur a permis de repousser une crise fiscale mais en aggravant le taux de chômage, le plus élevé de l'Union européenne. Les manifestants ont appelé les Espagnols à rejeter le PSOE et le PP.
D'après les sondages, les socialistes risquaient de perdre des bastions comme l'Estrémadure et la région qui englobe la Castille et La Manche, dont ils contrôlent le parlement depuis des décennies. Le même scénario est attendu pour la ville de Séville, dont le PSOE tenait les rênes depuis douze ans.
Les socialistes sont aussi donnés perdants aux prochaines législatives. Prévues en mars 2012, elles pourraient être avancées si de trop grandes pertes subies dimanche provoquaient une crise dans le parti.
Nouvelles mesures d'austérité inévitables
Après la crise de la dette dans la zone euro qui a contraint la Grèce, l'Irlande et le Portugal à faire appel à l'Union européenne et au Fonds monétaire international (FMI), Madrid a adopté une série de mesures pour tenter de résorber son déficit public et rassurer les marchés financiers. Si le plan d'austérité a éloigné un scénario à la grecque, il a mis en colère bien des Espagnols. José Luis Zapatero n'en devrait pas moins poursuivre sa politique économique.
"A moins que le gouvernement ne veuille courir le risque de connaître un nouveau désastre financier et d'avoir une dette qui atteint des sommets, il devra adopter de nouvelles mesures d'austérité avant les prochaines élections", note Fernando Fernandez, analyste à l'IE Business School de Madrid.
ats/vkiss