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Strauss-Kahn se dit confiant dans une lettre au FMI

Dominique Strauss-Kahn a dû verser une caution d'un million de dollars. [AP Photo/Richard Drew]
Dans une lettre au FMI, Dominique Strauss-Kahn évoque "sa tristesse et sa frustration". - [AP Photo/Richard Drew]
Dans une lettre adressée aux fonctionnaires du FMI, Dominique Strauss-Kahn, qui est assigné à résidence à New-York, se déclare confiant. Certain d'être innocenté des faits qui lui sont reprochés, il exprime également sa tristesse et sa frustration. La course à sa succession à la tête du FMI a officiellement débuté lundi.

Dominique Strauss-Kahn, qui est inculpé de tentative de viol sur une femme de chambre de New York (sur les vêtements de laquelle l'ADN du Français aurait été retrouvé, selon une information de NBC lundi soir), se dit confiant que la vérité éclatera et qu'il sera innocenté des faits qui lui sont reprochés.

Dans une lettre adressée dimanche soir aux fonctionnaires du Fonds monétaire international (FMKI) et publié lundi sur le site internet de la chaîne américaine CNN, l'ancien ministre socialiste exprime sa "tristesse et sa frustration" d'avoir dû quitter le FMI "dans de telles circonstances".

"Je le fais parce que je crois que c'est dans les meilleurs intérêts de l'institution", explique-il dans ce texte écrit en anglais en soulignant qu'il ne veut pas faire partager "son cauchemar personnel" par les fonctionnaires du FMI.

"Les derniers jours ont été extrêmement pénibles pour moi et ma famille, comme je sais qu'ils l'ont été pour tout le monde au Fonds. Je suis vraiment désolé que cela ait été le cas", dit-il. "Je démens de la manière la plus forte les allégations auxquelles je suis confronté; je suis confiant que la vérité éclatera et que je serai exonéré", ajoute-t-il.

"Bonne chance et au revoir"

Dominique Strauss-Kahn se livre ensuite à une défense de la politique de "coopération économique globale" qu'il a voulu mener au FMI en tant que citoyen européen conscient que les dégâts économiques peuvent engendrer des guerres.

Il souligne qu'il a tenté à Washington d'assouplir les conditions de prêt, notamment aux pays les plus pauvres, de conjurer la crise de la dette européenne et de réformer la gouvernance d'une institution souvent décriée.

Dominique Strauss-Kahn appelle ses anciens subordonnés à poursuivre le travail et se dit certain qu'ils mèneront leur mission à bien, ce qu'il "applaudira" quand il le feront. "Et donc, mes chers collègues, je vous dis merci, bonne chance pour l'avenir et au revoir (en français dans le texte)."

ats/vkiss


DÉBUT DE LA COURSE À LA SUCCESSION AU FMI

La course à la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international (FMI) a officiellement débuté lundi. Le conseil d'administration, composé des représentants de 24 pays et groupes de pays, prendra en compte les candidatures à partir de lundi et jusqu'au 10 juin. Son objectif est de désigner un nouveau dirigeant "d'ici au 30 juin".

Il a promis que ce choix se ferait "d'une manière ouverte, fondée sur le mérite, et transparente". Mais la procédure qui a immanquablement porté dans le passé un Européen à la tête de l'institution de Washington est restée inchangée. S'il y a quatre candidatures ou plus, le conseil d'administration cherchera "par consensus", ou à défaut par un vote, à réduire la liste à trois noms. Les deux ou trois derniers candidats seront entendus à Washington.

Christine Lagarde est évoquée pour reprendre le poste de DSK, cepednat elle est au coeur d'une controverse pour sa gestion de l'indemnisation de Bernard Tapie. [KEYSTONE - IAN LANGSDON / POOL]
Christine Lagarde est évoquée pour reprendre le poste de DSK, cepednat elle est au coeur d'une controverse pour sa gestion de l'indemnisation de Bernard Tapie. [KEYSTONE - IAN LANGSDON / POOL]

Christine Lagarde n'a pas encore officiellement fait connaître son intérêt pour succéder à DSK. Mais elle apparaît depuis plusieurs jours déjà comme la mieux placée pour la candidature européenne. Ses chances se sont encore renforcées ce week-end depuis que les ministres allemand et britannique des finances, Wolfgang Schäuble et George Osborne, l'ont adoubée.

Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, a toutefois lézardé dimanche le front européen en faveur de la Française. Il a indiqué être aussi intéressé par la direction générale du Fonds monétaire international.

Il se pose manifestement en solution possible de recours au cas où sa collègue française serait handicapée par ses ennuis judiciaires. Un procureur français a en effet récemment menacé Christine Lagarde d'une enquête pour sa gestion du règlement par un tribunal arbitral d'une affaire opposant Bernard Tapie à l'ancienne banque Crédit Lyonnais.

Hors d'Europe, Mme Lagarde va devoir surtout batailler face aux prétentions des pays émergents à enfin accéder à la tête du FMI, alors que les fonctions de directeur général étaient jusqu'ici réservées à un Européen, les Etats-Unis présidant toujours en parallèle la Banque mondiale.

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