Modifié

DSK a trouvé une luxueuse résidence à Manhattan

DSK [Louis Lanzano]
DSK a quitté les locaux qu'il occupait depuis vendredi dernier. - [Louis Lanzano]
Accusé de crime sexuel, Dominique Strauss-Kahn est arrivé dans sa nouvelle résidence surveillée dans le sud-ouest de Manhattan. Un juge avait approuvé peu avant le changement d'adresse de l'ancien directeur du FMI, qui est assigné à résidence.

DSK est arrivé en début de soirée au 153 Franklin Street à Tribeca, un ancien quartier très en vogue d'usines et de hangars transformés dans les années 90 en immeubles de lofts. L'ancien ministre est sorti souriant de son ancien immeuble, sous escorte, pour monter dans un 4x4 gris. Un de ses avocats William Taylor a déclaré à la presse que son client "allait bien".

Un juge de New York avait approuvé plus tôt dans la journée de mercredi le changement d'adresse de Dominique Strauss-Kahn à Manhattan, où il poursuivra son assignation à résidence, a-t-on appris de source judiciaire.

Maison à 35'000 euros par mois

DSK se trouvait depuis sa sortie de prison vendredi dernier dans un logement temporaire appartenant à la société de sécurité chargée de sa surveillance.

Sa nouvelle maison de briques rouges a été louée pour 50'000 dollars par mois, soit plus de 35'000 euros. Equipée de cinq chambres, un cinéma, une salle de gym et une cheminée, la maison se trouve près du tribunal où l'ancien directeur du Fonds monétaire international devra se présenter.

Malgré le luxe des lieux, Dominique Strauss-Kahn reste un prisonnier, contrôlé dans ses moindres mouvements par bracelet électronique, sous la surveillance de caméras 24h/24, et encadré par des gardes armés. Il aura le droit de sortir pour se rendre au tribunal, chez le médecin ou assister à un service religieux.

Les juges devront être prévenus au moins six heures avant une sortie, qui ne peut avoir lieu entre 22h et 6h. Il a le droit à la visite de quatre personnes à la fois, en plus de sa famille. La sécurité est assurée par Stroz Friedberg, l'entreprise qui avait organisé la résidence surveillée de Bernard Madoff.

Des rumeurs contredites

Ses avocats ont déclaré mercredi dans un communiqué n'avoir eu aucun contact avec la femme de chambre qui accuse DSK de crimes sexuels ni avec sa famille, et se sont à nouveau dits convaincus qu'il sera "totalement innocenté". "Les informations selon lesquelles les avocats ou représentants de Dominique Strauss-Kahn sont en contact avec la plaignante sont fausses", indiquent Me Benjamin Brafman et Me William Taylor dans ce document. "Nous continuons à croire que Dominique Strauss-Kahn sera totalement innocenté", ont-ils ajouté.

Accusé d'agression sexuelle et de tentative de viol à l'encontre d'une employée d'hôtel, Dominique Strauss-Kahn doit comparaître le 6 juin devant un juge pour dire s'il plaide coupable ou non coupable. L'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) nie les faits qui lui sont reprochés.

Une plainte aussi au civil?

Par ailleurs, l'employée de l'hôtel Sofitel de New York envisage une action au civil en plus de la procédure pénale en cours. Deux autres avocats se sont joints à Jeffrey Shapiro pour l'assister. Ces deux avocats, Kenneth Thompson et Norman Siegel, ont participé mercredi après-midi à une réunion avec la plaignante et sa famille, a dit Jeffrey Shapiro.

"L'une des raisons de prendre deux autres avocats est d'étudier la possibilité d'une plainte au civil" pour tenter d'obtenir des indemnités, a-t-il expliqué. Les avocats de la jeune femme de chambre ont un an à compter de la date des faits supposés pour déposer une telle plainte.

En théorie, une plainte au civil pourrait même viser le Fonds monétaire international (FMI), dont Dominique Strauss-Kahn était directeur général au moment des faits présumés, et l'hôtel qui emploie la femme de chambre. "S'il est établi qu'il y a bien eu agression, c'est une affaire qui vaut largement plus qu'un million de dollars", estimait il y a quelques jours Jonathan Damashek, un avocat spécialisé dans la défense des victimes de viol.

Au pénal, aux Etats-Unis, la culpabilité doit être établie au-delà de tout doute raisonnable. Au civil, en revanche, la personne se disant victime d'une agression sexuelle doit simplement apporter plus d'éléments en sa faveur que la défense, ce qui s'appelle prépondérance de preuves.

agences/cer

Publié Modifié