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Le G8 ouvre ses portes à Deauville

Les dirigeants des grandes puissances réunis à Deauville ont notamment évoqué la candidature de Christine Lagarde au FMI. [REUTERS - Markus Schreiber]
Les dirigeants des grandes puissances réunis à Deauville ont notamment évoqué la candidature de Christine Lagarde au FMI. - [REUTERS - Markus Schreiber]
Nicolas Sarkozy a donné jeudi le coup d'envoi du sommet du G8 en accueillant à Deauville, dans le nord-ouest de la France, les dirigeants des grandes puissances. La réunion est consacrée aux révolutions arabes, à la sécurité nucléaire, que le G8 veut renforcer, et à la succession au FMI.

Le G8 a témoigné de sa solidarité avec le Japon, qui a annoncé l'organisation fin 2012 d'un sommet pour renforcer la sûreté nucléaire. "Le Japon voudrait organiser un sommet international sur la sûreté nucléaire, en coopération avec l'AIEA à la fin de l'année prochaine au Japon", a déclaré le Premier ministre japonais Naoto Kan à ses homologues américain, russe, français, britannique, allemand, italien et canadien, cité par un haut responsable.

Selon un projet de déclaration obtenu par l'AFP et qui devait être adopté par le G8, les dirigeants des pays les plus industrialisés vont assurer être "pleinement confiants" dans la capacité japonaise à surmonter la catastrophe. "Nous sommes déterminés à tirer toutes les leçons nécessaires de cette calamité" de Fukushima, "incluant la nécessité de promouvoir les plus hauts niveaux de sûreté nucléaire dans le monde", poursuit le texte.

La candidature de Lagarde au FMI soutenue

La ministre de l'Economie est très inquiète de l'impact des grèves sur les PME. [REUTERS - � Molly Riley / Reuters]
La ministre de l'Economie est très inquiète de l'impact des grèves sur les PME. [REUTERS - � Molly Riley / Reuters]

Les Européens, unis derrière la candidature de Christine Lagarde au Fonds monétaire international, ont profité du sommet du G8 pour plaider la cause de leur championne, qui a reçu un coup de pouce important de la part d'Hillary Clinton.

"Ce n'est pas au G8 que l'on décide de la nomination du directeur général du FMI (...), le G8 n'est pas le directoire du monde", a lancé le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy, tout en reconnaissant que la question avait été évoquée lors de rencontres bilatérales.

Même discours en deux temps du président de l'Union européenne Herman Van Rompuy: "On n'est pas ici pour faire du lobbying", mais les Européens sont prêts à énumérer les "qualités" de la ministre française des Finances aux dirigeants des grandes puissances. L'ONG Oxfam a d'ailleurs accusé le G8 de "mijoter" un accord "en cuisine". Au lendemain de l'annonce de candidature, Nicolas Sarkozy a en tout cas pu se réjouir des "échos" positifs qui émanent des coulisses de Deauville.

Jusqu'ici très prudents, les Etats-Unis ont fait jeudi un pas important en direction de Christine Lagarde. "Je l'admire", a lâché Hillary Clinton. La secrétaire d'Etat américaine a certes rappelé que son pays souhaitait "officiellement" attendre la clôture des candidatures, le 10 juin, pour afficher sa "préférence". "Mais à titre officieux et personnel, je suis très partisane de donner aux femmes qualifiées - ce qu'elle est bien sûr - l'opportunité de diriger des organisations internationales", a-t-elle ajouté.

Révolutions arabes au menu

Outre la question de la sécurité nucléaire, l'aide à apporter à la Tunisie et l'Egypte a été abordée. Le G8 a décidé de lancer un partenariat durable avec la Tunisie et l'Egypte, qui ont "engagé des transitions démocratiques" conformément aux aspirations de leurs peuples, toujours selon un projet de déclaration. Plus largement, les chefs d'Etat et de gouvernement ont "renouvelé leur engagement à soutenir les réformes démocratiques à travers le monde et à répondre aux aspirations pour la liberté et l'emploi, en particulier des femmes et de la jeunesse".

"La démocratie demeure le meilleur chemin vers la paix, la stabilité, la prospérité, une croissance partagée et le développement", affirment-ils. Dans une lettre adressée mercredi au G8, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner ont insisté sur l'intérêt, pour les grands pays industrialisés, que les transitions en cours en Tunisie et en Egypte "réussissent pour servir de modèles à la région".

Pression sur Bachar al-Assad et Mouammar Kadhafi

A propos des révoltes en cours, les grandes puissances ont cherché à accentuer la pression sur Bachar al-Assad et Mouammar Kadhafi. Le projet de déclaration prévoit d'appeler le régime du président Assad à "cesser l'usage de la force et l'intimidation contre le peuple syrien et engager un dialogue ainsi que les réformes fondamentales".

Le Libyen Kadhafi, contre lequel les Occidentaux ont engagé le 19 mars une opération militaire, se voit exhorté à "l'arrêt immédiat de l'usage de la force" par le G8, qui dit soutenir "une solution politique qui reflète la volonté du peuple".

L'arrestation de Ratko Mladic saluée

En marge du sommet, Américains et Français se sont félicités de l'arrestation de Ratko Mladic, le chef militaire des Serbes de Bosnie (lire: Ratko Mladic).

Enfin, le thème d'internet a été traité. Le sommet du G8 va reconnaître le rôle des gouvernements dans un essor équilibré de l'internet, aux côtés des utilisateurs et du secteur privé, selon le projet de déclaration.

Des grands patrons d'internet, dont le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg qui a troqué pour l'occasion son look d'adolescent pour un très classique costume-cravate, sont venus demander jeudi à Deauville que le libre accès au web soit garanti par les Etats.

Un programme copieux

Vendredi, les chefs d'Etat et de gouvernement auront une réunion de concertation avec plusieurs dirigeants africains. La France a en particulier invité trois présidents récemment élus lors de processus qu'elle juge démocratiques: l'Ivoirien Alassane Ouattara, le Guinéen Alpha Condé, et le Nigérien, Mahamadou Issoufou.

Un autre sujet sensible sera également abordé dans les discussions au sein du G8, ainsi que dans les entretiens bilatéraux entre leaders: les moyens de relancer le processus de paix israélo-palestinien.

agences/cer/hof

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Manifestation anti-G8 à Paris

Le G8, qui se déroule dans une ville sous haute surveillance, a suscité des mouvements de désapprobation.

Des manifestants anti-G8 se sont repliés à Paris et y ont brièvement occupé jeudi les locaux parisiens de l'agence de notation Standard and Poor's.

Une vingtaine de personnes ont installé sur le sol du hall d'entrée des feuilles de papier sur lesquelles étaient inscrits les noms de pays en difficulté financière - la Grèce, l'Espagne, ou l'Islande - imitant un jeu de Monopoly.

Ils ont déplacé des meubles et jeté des faux billets de banques et des billes de peinture qui ont coloré le sol.

Les manifestants accusent les agences de notation d'avoir contribué aux problèmes financiers de ces Etats en dégradant les notes de leurs dettes souveraines.