Dans leur déclaration finale adoptée vendredi matin, les membres du G8 s'engagent également à "mobiliser une aide bilatérale substantielle" pour renforcer cette aide à l'Egypte et à la Tunisie. Le document ne fournit pas le détail de ces aides.
Les chefs d'Etat et de gouvernement du G8 doivent dans la journée retrouver les Premiers ministres de Tunisie et d'Egypte, ainsi que des représentants de la Ligue arabe, des Nations unies, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, pour une session de travail consacrée au "printemps arabe".
Plus largement, les chefs d'Etat et de gouvernement ont "renouvelé leur engagement à soutenir les réformes démocratiques à travers le monde et à répondre aux aspirations pour la liberté et l'emploi, en particulier des femmes et de la jeunesse". "La démocratie demeure le meilleur chemin vers la paix, la stabilité, la prospérité, une croissance partagée et le développement", affirment-ils.
Libye, Syrie et Yémen tancés
Le G8 a aussi durci le ton contre le régime libyen. "Kadhafi a perdu toute légitimité, il doit partir", déclare un projet de déclaration. Soucieux de maintenir la pression, les présidents Barack Obama et Nicolas Sarkozy ont dit partager "la même détermination à finir le travail" en Libye, à l'issue d'une rencontre bilatérale. Pour eux, la Libye est vue comme l'un des principaux obstacles à la propagation de l'élan historique de libertés dans le monde arabe.
Les huit pays les plus puissants ont aussi prévenu la Syrie qu'ils envisageront de "nouvelles mesures" si la répression continue, mais ont renoncé à menacer Damas d'une action au Conseil de sécurité, selon le dernier projet de déclaration finale. "Nous sommes horrifiés par la mort de nombreux manifestants résultant de l'usage massif de la violence en Syrie, ainsi que par les violations graves et répétées des droits de l'Homme", soulignent les leaders des grandes puissances dans ce texte.
"De plus en plus préoccupés" par la situation au Yémen, les dirigeants ont aussi pressé son président Ali Abdallah Saleh de "respecter ses engagements" en faveur d'une transition démocratique et de "faire en sorte que les aspirations légitimes du peuple yéménite soient respectées".
Ouattara demande de l'aide
Pour le G8, il s'agit aussi de promouvoir la démocratie plus au sud du continent africain. Alassane Ouattara (Côte d'Ivoire), Alpha Condé (Guinée) et Mahamadou Issoufou (Niger), qui viennent d'accéder au pouvoir au terme de parcours démocratiques jugés exemplaires par la France, ont aussi été conviés à Deauville par le président français Nicolas Sarkozy.
Outre la reconnaissance de leurs mérites, ces pays espèrent une aide sonnante et trébuchante des pays les plus riches du monde (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Canada, Russie).
"La Côte d'Ivoire a besoin de 15 à 20 milliards d'euros pour les cinq prochaines années", a ainsi déclaré vendredi l'Ivoirien Alassane Ouattara, avant de rencontrer les leaders du G8. Son pays vient de traverser 5 mois de violences post-électorales, et a un urgent besoin de relancer son économie pour aider à la réconciliation nationale.
agences/boi