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Médiation sud-africaine: Kadhafi "prêt" à la transition

Le président sud-africaim Jacob Zuma, le président congolais Denis Sassou-Nguesso et le général Kadhafi (de gauche à droite) se tiennent devant une tente à Tripoli. [KEYSTONE - Pier Paolo Cito]
Le président sud-africaim Jacob Zuma, le président congolais Denis Sassou-Nguesso et le général Kadhafi (de gauche à droite) se tiennent devant une tente à Tripoli. - [KEYSTONE - Pier Paolo Cito]
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi est "prêt" à mettre en application la feuille de route de l'Union africaine (UA) pour mettre fin à la crise libyenne, a déclaré Jacob Zuma, le président sud-africain, à l'issue d'une brève visite en Libye. Or cette feuille de route a déjà été rejetée par les rebelles.

Le colonel Kadhafi est "prêt à mettre en oeuvre la feuille de route de l'UA", à commencer par le cessez-le-feu qui doit inclure, selon lui, "toutes les parties" et comprendre l'arrêt des bombardements de l'Otan, a déclaré Jacob Zuma aux télévisions libyenne et sud-africaine.

Jacob Zuma a indiqué avoir eu une "discussion détaillée" avec le colonel Kadhafi, qui a demandé, selon lui, qu'on "donne l'opportunité aux libyens de discuter entre-eux" et de trouver une solution à la crise qui secoue le pays depuis mi-février.

L'UA a proposé une "feuille de route" pour mettre fin au conflit, qui a été acceptée par le régime mais avait déjà été rejetée le mois dernier par le Conseil national de transition (CNT), l'organe de direction de la rébellion.

Plus de bombardements

Le texte de l'UA prévoit un cessez-le-feu et l'instauration d'une période de transition conduisant à des élections démocratiques. L'organisation pan-africaine a également appelé l'Otan à cesser ses bombardements.

Plus tôt, dans une déclaration à la télévision sud-africaine, Jacob Zuma avait estimé que les raids aériens de l'OTAN sapent la médiation africaine en cours en faveur de la paix en Libye. Lundi le régime libyen a accusé l'Otan d'avoir tué 11 civils lors de bombardements menés à 150 km de Tripoli, alors même que Jacob Zuma se trouvait dans la capitale libyenne.

Une image de la télévision d'Etat montrant Kadhafi satisfait de la médiation de Jacob Zuma. [REUTERS/ Libya TV - � Reuters TV / Reuters]
Une image de la télévision d'Etat montrant Kadhafi satisfait de la médiation de Jacob Zuma. [REUTERS/ Libya TV - � Reuters TV / Reuters]

L'Otan a mené dans la nuit de lundi à mardi de nouveaux raids sur Tripoli et sa banlieue Tajoura ainsi qu'à Al-Jafra, à 600 km au sud de la capitale, a rapporté la télévision d'Etat libyenne.

Al-Jamahiriya TV, qui n'indique pas la nature des sites visés, a fait état de "pertes humaines et dégâts matériels", sans autre précision. Elle a également diffusé des images du "guide", qui n'était pas apparu en public depuis le 11 mai, accueillant le président sudafricain. Après les discussions, la télévision d'Etat a aussi montré Kadhafi prendre congé de son interlocuteur en brandissant le poing en l'air.

"Al Hurra", télévision rebelle

Les rebelles vont désormais eux aussi disposer d'une télévision. "Libya Al Hurra", première télévision libyenne à être lancée depuis la début de la rébellion contre Moummar Kaddhafi a commencé lundi soir à émettre depuis Benghazi, fief de la rébellion dans l'est du pays, a constaté l'AFP.

La première émission de Al Hurra (La liberté) a démarré sur la Place de la Révolution, symbole de l'insurrection du 17 février contre le régime du colonel Kadhafi, très fréquentée le soir par les habitants de Benghazi.

"C'est un moment historique, nous avons eu plein d'obstacles. J'aurais aimé que notre ami et confrère Mohammed Nabus, assassiné par les forces de Kadhafi, puisse être là ce soir", a déclaré à l'AFP le directeur d'Al Hurra, Zuheir Al-Barasi.

La chaîne, diffusée sur Arabsat, fréquence 10730, va émettre quatre heures chaque soir à partir de 20H00 "pour quelque temps, avant de reprendre plus tard", a précisé son fondateur. Al Hurra est financée par des hommes d'affaires libyens et étrangers, et animée par des volontaires, a-t-il ajouté.

ats/afp/cmen


ARMÉE DE LIBÉRATION NATIONALE

Les forces de la rébellion libyenne qui combat le régime de Mouammar Kadhafi s'appelleront désormais l'Armée de libération nationale (ALN), a annoncé lundi soir à Benghazi le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion.

"Le CNT espère que cette appellation temporaire permettra de mieux exprimer le professionnalisme grandissant (des rebelles) et les efforts de discipline militaire pour renverser le régime de Kadhafi", conclut le communiqué.

Leurs forces, sous-équipées, sont constituées pour l'essentiel de jeunes volontaires, sans expérience militaire, encadrés souvent par d'anciens militaires de l'armée libyenne.

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UN CABINET D'AVOCATS SUD-AFRICAIN PRÊT À DÉFENDRE KADHAFI

Un cabinet d'avocats sud-africain est engagé dans des discussions en vue de défendre le leader libyen Mouammar Kadhafi si la Cour pénale internationale (CPI) l'inculpe de crimes contre l'humanité, rapporte mardi le quotidien The Times.

Des responsables libyens ont passé début mai un "accord mandataire" avec la firme Langa Attorneys pour qu'elle fournisse des conseils légaux au colonel Kadhafi et à certains de ses proches, selon le journal. "L'accord prévoit la défense de hauts responsables libyens en cas de poursuites pour crimes contre l'humnaité devant la CPI", a déclaré une source anonyme, citée par le quotidien.

Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, a demandé à la mi-mai aux juges de délivrer des mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre le colonel Mouammar Kadhafi, son fils Seif Al-Islam et le chef des renseignements libyens, Abdallah Al-Senoussi.

Lundi, l'ancien ministre français Roland Dumas s'était déjà porté candidat à la défense de Mouammar Kadhafi au cas où il serait jugé par la CPI.