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Moubarak et ses fils devant la justice en août

L'ex-président égyptien Hosni Moubarak au Caire, le 8 février 2011
L'ex-président égyptien Hosni Moubarak au Caire, le 8 février dernier.
Le procès de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak et de ses deux fils pour le meurtre de manifestants pendant la révolte populaire de janvier-février, ainsi que pour enrichissement illégal, a été fixé au 3 août, a indiqué mercredi une source judiciaire.

Hosni Moubarak et ses fils, Alaa et Gamal, ainsi que l'homme d'affaires Hussein Salem doivent être jugés par le tribunal pénal du nord du Caire, présidé par Ahmed Rifaat, selon cette source judiciaire. Alaa et Gamal sont actuellement en détention provisoire dans la prison de Tora, au Caire.

Alaa (gauche) et Gamal Moubarak sont accusés d'avoir incité à ouvrir le feu sur les manifestations. [AFP - Amro Maraghi]
Alaa (gauche) et Gamal Moubarak sont accusés d'avoir incité à ouvrir le feu sur les manifestations. [AFP - Amro Maraghi]

C'est la première fois dans l'histoire de l'Egypte qu'un ancien chef d'Etat doit comparaître devant la justice.

Le procès à Charm el-Cheikh

Le quotidien gouvernemental Al-Ahram, citant une source judiciaire, affirmait toutefois mercredi que le procès aurait lieu pour des raisons de sécurité à Charm el-Cheikh, dans le Sinaï, où l'ex-président est en résidence surveillée à l'hôpital.

La source citée par le journal justifie la tenue du procès à Charm el-Cheikh par "la haine contre Moubarak (qui) augmente de jour en jour du fait des informations sur ses propriétés et richesses à l'étranger". Mardi, le Parquet général avait estimé que l'état de santé d'Hosni Moubarak ne permettait pas encore son transfert dans une prison du Caire en attendant son procès.

Près de 850 morts en deux mois

L'ancien chef d'Etat, qui a 83 ans, a été chassé du pouvoir le 11 février dernier par une révolte populaire, après trois décennies à la tête du pays. Selon un bilan officiel, 846 personnes ont été tuées pendant les 18 jours du soulèvement sans précédent qui l'a poussé à la démission. Hosni Moubarak a été admis le 13 avril à l'hôpital international de Charm el-Cheikh après un malaise cardiaque survenu durant un interrogatoire.

Le Procureur général Abdel Meguid Mahmoud avait chargé une équipe de médecins, dont des cardiologues, de réexaminer l'ex-président pour établir si son état de santé permettait son transfert dans un hôpital carcéral. D'après les médecins, Hosni Moubarak est déprimé et présente des risques de crise cardiaque. Il risque aussi de perdre brièvement conscience en raison de problèmes de circulation et ne peut pas se lever seul.

Hosni Moubarak en mauvaise santé

Les médecins font également état de la présence de "tumeurs" dans les voies biliaires et au pancréas mais il n'est pas clair si elles ont été enlevées en mars 2010, lorsqu'il a été opéré en Allemagne, ou si elles sont toujours présentes. Son avocat, Farid al-Dib, a récemment affirmé à la chaîne américaine CNN qu'Hosni Moubarak était "en très mauvaise santé". "Le président a de graves problèmes de coeur et des complications avec son estomac après l'opération qu'il a eue en Allemagne l'an dernier", a-t-il ajouté.

S'il est reconnu coupable, Hosni Moubarak est passible de la peine capitale. Son avocat a nié que l'ex-président ait donné l'ordre d'utiliser la force ou des balles réelles contre les manifestants, mais l'ancien chef des services de renseignements, Omar Souleimane, a assuré qu'il avait "parfaitement connaissance de chaque balle tirée".

afp/mej

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