"J'aimerais lire et recevoir ces charges odieuses qui pèsent contre moi", a lancé au juge Alphons Orie l'accusé, en costume et chemise gris, amaigri, lors d'une audience de comparution initiale à La Haye.
Mladic dit être "extrêmement malade"
L'ancien général, âgé de 69 ans, a refusé de plaider coupable ou non des charges de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre dont il est accusé, commis durant la guerre de Bosnie (1992-1995) que venait d'énumérer la greffière du tribunal. Il bénéficie ainsi, conformément au règlement du tribunal, d'un délai de 30 jours avant que la question ne lui soit posée à nouveau. Une nouvelle audience a été fixée au 4 juillet par le président Alfons Orie.
Ratko Mladic, accusé notamment du massacre de Srebrenica qui avait fait près de 8000 morts en 1995, avait auparavant affirmé être "extrêmement malade, alors que la greffière venait de lire ses droits et que le président Orie lui demandait s'il avait compris.
Besoin de plus de temps
"J'ai besoin d'un peu plus de temps pour réfléchir à tout ce qu'elle vient de dire", a-t-il affirmé : "j'étais exposé à un stress très important, je n'ai que peu compris tout ce que cette jeune femme vient de nous lire. "Dans l'infirmerie de l'unité de détention, on m'a apporté trois classeurs mais je n'ai rien lu de tout cela, je n'ai rien signé non plus, j'étais dans un état si mauvais", a-t-il continué.
Arrêté le 26 mai en Serbie après seize ans de cavale et transféré mardi à La Haye, Ratko Mladic a indiqué vouloir lire d'abord l'acte d'accusation avec son avocat. "J'ai besoin de plus d'un mois pour ces propos monstrueux que je n'ai jamais entendus auparavant", a-t-il affirmé.
Un procès dans plusieurs mois
Le procès de Ratko Mladic ne devrait pas débuter avant plusieurs mois, notamment pour laisser à la défense le temps de prendre connaissance des éléments de preuve rassemblés par l'accusation.
Selon l'avocat de l'accusé en Serbie, Milos Saljic, Ratko Mladic avait été opéré et soigné par chimiothérapie en 2009 pour un "sérieux" cancer du système lymphatique. Un avocat serbe, Aleksandar Aleksic, a été désigné pour défendre l'ancien général lors de sa comparution initiale.
ats/cer