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Syrie: les violences ont encore fait 28 morts

Protestations et répressions se sont succédé ce week-end en Syrie.
Au total, 60 civils ont été tués vendredi à travers la Syrie lors des plus importantes manifestations depuis le début mi-mars de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad.
Plus de 450 prisonniers politiques et de conscience ont été libérés depuis l'annonce d'une amnistie générale en Syrie mais les opérations militaires se sont poursuivies dimanche et 28 personnes ont été tuées dans le nord-ouest, selon un militant des droits de l'Homme.

Le président syrien Bachar al-Assad avait décrété mardi une amnistie générale concernant "tous les détenus politiques ainsi que les membres de la confrérie des Frères musulmans." "Depuis l'amnistie, plus de 450 prisonniers politiques et de conscience ont été libérés, pour la plupart des islamistes et des Kurdes", a indique Rami Abdel-Rahmane responsable de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Mais dans le même temps, les violences se sont poursuivies et dimanche 28 personnes ont été tuées alors que des opérations militaires étaient menées dans la région de Jisr al-Choughour (nord-ouest), selon Rami Abdel-Rahmane.

"Trente huit personnes ont été tuées dans des tirs dans la région de Jisr al-Choughour: 10 hier et 28 aujourd'hui", a-t-il affirmé. "Des opérations militaires et sécuritaires y sont effectuées depuis samedi", a-t-il précisé. Six agents des forces de sécurité figurent parmi les personnes tuées dans cette région, selon lui.

Grève générale en signe de deuil

A Hama (nord), où 60 personnes ont été tuées vendredi par les forces de sécurité, selon un nouveau bilan communiqué dimanche par Rami Abdel-Rahmane, les habitants ont observé une grève générale en signe de deuil. "Tout est fermé même les supermarchés. Les forces de sécurité se sont retirées vers les abords de la ville", a indiqué un habitant de Hama, située à 210 km au nord de Damas, joint par téléphone.

En 1982, Hama avait été frappée par une répression ayant fait 20'000 morts lorsque le mouvement interdit des Frères musulmans s'était soulevé contre le régime de Hafez al-Assad, père de l'actuel président. Vendredi, 65 personnes ont été tuées dans le pays au cours des manifestations, les plus importantes depuis le début mi-mars de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad.

En même temps que la proclamation de l'amnistie mardi le pouvoir avait esquissé un autre signe d'ouverture en annonçant sa volonté d'ouvrir un "dialogue national" avec l'opposition. Ces annonces intervenaient après la levée en avril de l'état d'urgence en vigueur depuis des décennies mais ces gestes envers l'opposition ont à chaque fois été accompagnés de la poursuite des violences.

Selon des organisations de défense des droits de l'Homme, plus de 1100 civils ont été tués et au moins 10'000 personnes ont été interpellées en Syrie depuis le début du mouvement de contestation.

afp/cab

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