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Dominique Strauss-Kahn plaide non coupable

DSK lors de l'audience, entouré par ses avocats William Taylor (gauche) et benjamin Brafman (droite). [Allan Tannenbaum]
DSK lors de l'audience, entouré par ses avocats William Taylor (gauche) et Benjamin Brafman (droite). - [Allan Tannenbaum]
Dominique Strauss-Kahn a plaidé non coupable d'agression sexuelle et de tentative de viol sur une femme de chambre d'un hôtel de New York, lors d'une courte audience surmédiatisée. Il ouvre ainsi la voie à un procès devant un jury.

"Non coupable", a déclaré, en anglais, Dominique Strauss-Kahn, après lecture de l'acte d'accusation par le juge Michael Obus dans une salle d'audience d'un tribunal pénal de Manhattan pleine à craquer de journalistes, surtout français.

Vêtu d'un costume et d'une cravate sombres, DSK, 62 ans, est arrivé au tribunal accompagné par son épouse Anne Sinclair, sous les regards de dizaines de journalistes et photographes.

Il a eu droit à un comité d'accueil plutôt inhabituel: un groupe de personnes habillées en femmes de chambre, profession de la victime présumée, qui manifestait devant le tribunal, et dont les cris de protestation étaient audibles à l'intérieur de la salle d'audience 12 étages plus haut.

Procès dans ces prochains mois

Dominique Strauss-Kahn est arrivé accompagné de son épouse Anne Sinclair. [AFP - STAN HONDA]
Dominique Strauss-Kahn est arrivé accompagné de son épouse Anne Sinclair. [AFP - STAN HONDA]

L'ancien ministre socialiste français a rejeté l'ensemble des sept chefs d'accusation - dont crimes sexuels, tentative de viol et séquestration - dont il fait l'objet suite au témoignage sous serment de la victime présumée, une femme de chambre de 32 ans d'origine guinéenne de l'hôtel Sofitel à New York.

En plaidant non coupable, DSK ouvre la voie à l'organisation de son procès public, qui pourrait avoir lieu dans les prochains mois et lors duquel il devra affronter la victime présumée, dont les autorités américaines n'ont pas révélé l'identité.

S'il avait plaidé coupable - ce qui eût été un coup de théâtre, ses avocats ayant toujours affirmé qu'il niait les faits - Dominique Strauss-Kahn aurait pu négocier une réduction de peine avec l'accusation. Il garde toutefois la possibilité de le faire jusqu'à son procès. Sa prochaine audience a été fixée au 18 juillet.

Joute verbale par avocats interposés

Cette brève audience de 7 minutes (lire: suivi minute par minute) était la troisième depuis l'arrestation de DSK il y a trois semaines. Sitôt celle-ci terminée, les avocats des deux parties se sont affrontés devant la presse, donnant un avant-goût des joutes juridiques qui devraient avoir lieu jusqu'au procès.

La décision de DSK de plaider non coupable est "une déclaration forte et éloquente", a dit un de ses avocats, Benjamin Brafman, un ténor du barreau de New York, dont la stratégie consiste depuis le début de l'affaire à rejeter les accusations dont fait l'objet son client. "Il va apparaître clairement qu'il n'y a pas d'élément fort montrant qu'il y a eu contrainte dans cette affaire, toute suggestion du contraire n'est tout simplement pas crédible", a-t-il assuré.

Riposte, par média interposé, de l'avocat de la victime présumée: "c'était une agression sexuelle terrible", a affirmé Me Kenneth Thompson. La victime présumée "est une femme digne et respectable" qui témoignera contre l'ancien patron du FMI, a-t-il ajouté.

Ruée médiatique

Benjamin Brafman, avocat de DSK, s'exprime devant l'important parterre de journalistes après l'audience. [REUTERS - Lucas Jackson]
Benjamin Brafman, avocat de DSK, s'exprime devant l'important parterre de journalistes après l'audience. [REUTERS - Lucas Jackson]

De nombreux journalistes étaient arrivés au tribunal plusieurs heures avant le début de l'audience pour tenter d'avoir une place dans la salle. Nombre ont couvert l'événement directement via le site de micro-blogs Twitter, en écrivant frénétiquement sur les claviers de leurs smartphones.

Dominique Strauss-Kahn, qui a quitté le tribunal, devait rejoindre la maison luxueuse qu'il occupe depuis le 25 mai avec sa femme, à TriBeCa, un quartier "bourgeois-bohême" du sud de Manhattan. L'ancien patron du FMI y est résidence surveillée depuis sa libération contre une caution d'un million de dollars. Il doit également porter un bracelet électronique.

La chute de DSK, une des personnalités les plus influentes du monde jusqu'à son interpellation le 14 mai dernier à bord d'un avion Air France en partance pour Paris, a provoqué un coup de tonnerre politique en France, où les sondages le donnaient favori dans la course à la présidentielle 2012.

La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a appelé après l'audience à la "décence" et à "la quiétude" nécessaires "si on veut que la justice fasse son travail".

"Nous attendons de savoir sa version des faits. Nous attendons de connaître sa vérité", a ajouté la numéro un du PS, reconnaissant qu'il s'agissait d'une "affaire privée qui nous touche individuellement et collectivement, personnellement et politiquement".

afp/jzim/mre

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