Luis Moreno-Ocampo a requis en mai un mandat d'arrêt contre Mouammar Kadhafi pour crimes contre l'humanité, ainsi que contre son fils Saïf al Islam et le chef des renseignements libyens, Abdoullah al Senoussi.
Les accusations de viols d'opposants en Libye ne sont pas nouvelles. En avril, l'ambassadrice américaine aux Nations unies, Susan Rice, a affirmé que les hommes de Kadhafi étaient alimentés en Viagra, traitement indiqué contre l'impuissance sexuelle.
"Maintenant, nous recevons des informations indiquant que Kadhafi a lui-même décidé (d'autoriser les viols) et cela est nouveau", a dit Luis Moreno-Ocampo lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU. "Cela n'avait jamais fait partie de ses techniques de contrôle de la population. Le viol est un aspect nouveau de la répression", a déclaré le procureur de la CPI.
Containers de Viagra?
Luis Moreno-Ocampo a indiqué que ses enquêteurs avaient trouvé "quelques éléments" confirmant l'achat de "médicaments du type du Viagra". Il y a, a-t-il dit, des preuves que la Libye achetait des "containers entiers" de ces drogues "pour augmenter la possibilité de violer des femmes".
Il est difficile de savoir à quel point le viol est répandu, a dit le procureur Moreno-Ocampo, ajoutant que, selon ses informations, il y avait plusieurs centaines de victimes dans certaines régions.
agences/olhor
LES JOURS DU REGIME LIBYEN SERAIENT COMPTES
Le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a affirmé que le pouvoir du colonel Mouammar Kadhafi "touche à sa fin", à l'ouverture jeudi d'une réunion du groupe de contact sur la Libye à Abou Dhabi.
"Les Libyens ont montré au monde leur détermination à continuer de se battre pour la démocratie et la liberté", a déclaré Franco Frattini, estimant que les défections qui s'accélèrent dans l'entourage de Kadhafi étaient "une conséquence directe" des pressions internationales.
Le groupe de contact doit mettre mettre en place un mécanisme d'aide financière au Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion.
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a affirmé que les jours du régime libyen de Mouammar Kadhafi étaient "comptés" et que son départ était inévitable.
Tripoli accuse l'OTAN de crimes de guerre
Les autorités de Tripoli ont accusé jeudi à Genève les pays de l'OTAN de commettre des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité en Libye.
Lors d'un débat au Conseil des droits de l'homme, le représentant libyen a demandé une enquête sur ces crimes.
Un représentant du ministère libyen des Affaires étrangères, Moustafa Shaban, a dénoncé des "violations massives des droits de l'homme" commises par les rebelles et les pays de l'OTAN en Libye.
Il a rejeté les conclusions de la commission d'enquête internationale mandatée par le Conseil qui accuse Tripoli d'avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité depuis le mois de février.