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L'ONU s'accorde pour combattre le sida

L'ONU reconnaît pour la première fois explicitement l'efficacité du préservatif dans la prévention du sida. [KEYSTONE - M.Lakshman]
L'ONU reconnaît pour la première fois explicitement l'efficacité du préservatif dans la prévention du sida. - [KEYSTONE - M.Lakshman]
Les Etats membres de l'ONU sont tombés d'accord sur une déclaration ambitieuse pour combattre le sida dans les pays pauvres qui brise des tabous, dont celui du préservatif, lors d'un sommet de trois jours sur le sida qui s'achève vendredi.

Dans cette déclaration, âprement négociée depuis plus de deux mois et jusqu'à mercredi, l'ONU reconnaît pour la première fois explicitement l'efficacité du préservatif dans la prévention du sida, note un négociateur qui a requis l'anonymat. "Pour la première fois, la communauté internationale a su dépasser des tabous", relève-t-il.

Au chapitre de la prévention, la déclaration parle de populations à hauts risques en énonçant explicitement "les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes", "les personnes qui s'injectent des drogues" et "les travailleurs du sexe". Ce sujet a été l'un des points d'achoppement les plus durs entre les négociateurs lors de la préparation de ce sommet qui coïncide avec le trentième anniversaire de la découverte du sida.

Massifs traitements antirétroviraux

L'Iran s'est farouchement opposé à la définition de ces populations à risque mais a fini par céder, tout comme le Saint-Siège sur le préservatif, a souligné le diplomate. "C'est une grande victoire pour l'ONU et pour la lutte contre le sida car ce n'était pas gagné d'avance", a-t-il dit.

La déclaration prévoit par ailleurs la mise sous traitement antirétroviral de 15 millions de séropositifs dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires, ce qui équivaut à un accès universel.

S'agissant du financement de cette généralisation du traitement, les associations de lutte contre le sida ont invité les pays riches à mettre la main à la poche. Mais, selon le négociateur, s'il est vrai que cela coûtera de l'argent aux pays riches, les financements viendront aussi des pays cibles eux-mêmes et des financements innovants (taxes sur les billets d'avions, sur les transactions financières par exemple).

Le coût des traitements dans les pays pauvres est en outre en forte baisse, à mesure que des brevets tombent dans le domaine public. Certains laboratoires pharmaceutiques préfèrent par ailleurs donner leurs brevets aux pays en développement, n'ayant pas eux-mêmes les moyens de produire des médicaments en très grandes quantités, relève le négociateur. C'est ainsi que l'Inde est devenu un grand producteur d'antirétroviraux génériques.

Eradiquer le sida d'ici 10 ans

Parmi les grandes avancées de la déclaration, figurent les objectifs de réduction de 50% de la transmission du VIH par les relations sexuelles et par l'utilisation de seringues d'ici à 2015. Les pays membres sont d'accord également pour éliminer totalement la transmission du virus de la mère à l'enfant d'ici à 2015.

Mercredi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a proclamé l'objectif d'éradiquer totalement le sida d'ici dix ans. Plusieurs Etats membres ont repris cet objectif à leur compte. "Ce sera difficile, ce sera une route parsemée d'embûches, mais cela vaut la peine de l'emprunter", a souligné le vice-ministre britannique du développement international, Stephen O'Brien.

"Il faudra s'assurer de la transparence du processus, que les fonds soient bien dépensés et que les résultats que nous attendons soient évalués de manière indépendante", a-t-il ajouté. La déclaration doit être officiellement adoptée par le sommet vendredi à 19H00 GMT.

afp/olhor

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